Attentat en Isère : "un acte terroriste motivé par des raisons personnelles"
Le procureur de Paris, François Molins, a annoncé lundi 29 l'ouverture d'une information judiciaire à l'encontre de Yassin Sahli relative au meurtre d'un chef d'entreprise et à l'attaque d'une usine de gaz industriels vendredi 26 à Saint-Quentin-Fallavier, avec le chef d'accusation "d'assassinat et tentative d'assassinat en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste".
"Yassin Salhi a décapité sa victime", a confirmé le procureur. "Il a cherché à donner à son acte une publicité maximale, ce qui correspond très exactement aux mots d'ordre de Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique)", dont la "décapitation est le mode opératoire habituel". L'envoi d'un selfie macabre en Syrie serait également une preuve de revendication de l'attentat.
La tentative de faire exploser une usine chimique "ressemble à une opération martyre", a encore estimé le magistrat lors d'un point de presse, estimant que ce caractère terroriste ne faisait pas de doute, en dépit des affirmations du suspect selon lequel il aurait agi pour des raisons personnelles. Il s'agit donc "d'un acte terroriste motivé par des raisons personnelles".
François Molins a également donné des précisions sur le déroulé des faits, et notamment sur la période qui a suivi le départ de Yassin Sahli du domicile familial et avant son arrivé à l'usine Air Products
C'est muni d'un couteau d'une lame de 20 cm et d'une arme factice de type fusil à pompe, qu'il avait repeint la veille, qu'il a quitté son domicile. Il avait également acheté deux drapeaux portant la profession de foi musulmane la veille.
Il s'est ensuite rendu sur son lieu de travail avec son utilitaire qui contenait des bouteilles de gaz. Là, il a attendu l'arrivée de son patron vers 8h. En garde à vue, l'auteur présumé de l'attentat a dit l'avoir "assommé à coup de cric" avant de "l'étrangler d'une seule main".
C'est "500 mètres avant d'arriver" sur le site de l'usine d'Air Products qu'"il s'est arrêté et a découpé la tête de son employeur". Selon le procureur, "l'autopsie n'a pas permis d'établir avec certitude le caractère ante ou post mortem de la décapitation".
Le procureur de Paris a également expliqué que le destinataire du selfie macabre, un certain Sébastien-Younès V.-Z., qui réside actuellement à Raqqa en Syrie, "dit avoir demandé l'autorisation à l'Etat islamique de pouvoir diffuser ces clichés". Sur le téléphone de Yassin Salhi, une conversation WhatsApp a été retrouvée, où Sébastien-Younes dit connaître le suspect et affirme même être "une des causes pour lesquelles il a fait ça".
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