Attentats de Paris : les policiers pourront être armés en dehors de leurs heures de service
Face à "la guerre" que la France mène contre Daech, deux mesures de sécurité ont été prises ce jeudi 19 dans le cadre de l'état d'urgence décrété par François Hollande. Les manifestations sont interdites sur la voie publique en Ile-de-France jusqu'à dimanche 22 minuit, ce qui prolonge de trois jours et demi la précédente interdiction. Et, sur l'ensemble du territoire, les policiers pourront désormais porter leur arme en dehors de leurs heures de service pendant les trois mois qui viennent. Après avoir été annoncée mercredi 18 par divers médias, cette information a été confirmée ce jeudi 19 au matin par Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale (DGPN), sur RTL.
"C'est nécessaire pour les policiers pour pouvoir assurer une présence efficace sur l'ensemble du territoire national, c'est nécessaire aussi parce que le ministre de l'Intérieur et le gouvernement souhaitaient que l'ensemble du territoire puisse être maillé par l'ensemble des forces de la sécurité intérieure", a-t-il déclaré, saluant la décision du ministère de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Les policiers en service assurent cette sécurité mais les policiers sur leur lieu de résidence, sur leur trajet peuvent aussi participer à la lutte contre le terrorisme et à la sécurité de notre pays", a-t-il poursuivi, expliquant qu'ils pourraient utiliser leur arme à tout moment "à condition de respecter le droit et les règles de légitime défense".
Reste à savoir si cette mesure se prolongera au-delà de l'état d'urgence, décrété pour trois mois. "Comme tout ce que l'on fait, on tirera les conclusions et on verra à ce moment-là", a-t-il expliqué, rappelant qu'"on fait face à des terroristes aguerris et expérimentés. On est monté d'un cran avec des terroristes qui n'ont peur de rien et il faut que les forces de l'ordre puissent répondre".
Un débat similaire pourrait bientôt se poser pour les policiers municipaux. Ces derniers "peuvent déjà être armés, c'est à l'initiative des élus", a noté Jean-Marc Falcone, selon qui, après les attentats de janvier,"le ministre de l'Intérieur avait permis de leur donner, de leur délivrer les armes des policiers qui n'étaient plus utilisées dans la Police Nationale".
Ainsi, "plusieurs milliers d'armes ont été livrées dans les polices municipales". "Il n'y a pas de problèmes de stocks, ni en termes d'armes, ni en termes d'armes de longue, ni en termes de munitions, il n'y a aucun sujet de ce point de vue-là. Les réserves sont tout à fait correctes et utiles et correspondent à la demande même en état de crise extrême", a-t-il déclaré, assurant que"nos hommes sont prêts en termes de renseignements pour pouvoir assurer la chaîne de renseignements nécessaires et en cas d'intervention pour pouvoir intervenir dans des conditions extrêmes". "Ils tiendront le temps nécessaire pour défendre nos concitoyens et la République de notre pays", a-t-il fièrement conclu.
Dans le même temps, alors que de grandes manifestations en solidarité aux victimes des attentats étaient prévues ce dimanche 22 dans la capitale, à l'instar de celle qui avait eu lieu le 11 janvier place de la République, la préfecture de police de Paris a prolongé son interdiction de manifestation sur la voie publique jusqu’à dimanche, minuit, en Ile-de-France. Pris samedi 14 au lendemain des attaques, l'arrêt initial ne s'appliquait que jusqu'à ce jeudi 19 midi. "Les forces de sécurité intérieure sont mobilisées pour assurer la sécurisation générale de la région d’Ile-de-France, la recherche des auteurs et le rassemblement des preuves" , fait valoir la préfecture, expliquant que ces forces "ne sauraient être distraites de cette mission prioritaire pour assurer la sécurité spécifique des cortèges ou des grands rassemblements".
Par ailleurs le gouvernement a annoncé mercredi soir que les manifestations prévues les dimanche 29 novembre et dimanche 12 décembre, avant et après la Conférence de l'ONU sur le climat (COP21), étaient interdites, tant à Paris que dans les villes de France où elles devaient avoir lieu.
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