Benoît Hamon s'impose comme candidat du PS à la présidentielle de 2017
Benoît Hamon s'est imposé comme candidat socialiste à la présidentielle dimanche 29 grâce à une très large victoire sur Manuel Valls au second tour de la primaire élargie du PS, se fixant désormais pour tâche de "rassembler" les socialistes et la gauche.
Le député des Yvelines, 49 ans, a réuni 58,72% des suffrages contre 41,28% pour l'ancien Premier ministre, 54 ans, selon des résultats quasi définitifs de ce scrutin qui marque aussi un large désaveu pour ceux qui ont exercé le pouvoir depuis 2012, François Hollande et Manuel Valls en tête.
Dans son discours de victoire, M. Hamon, qui s'entretiendra avec le Premier ministre Bernard Cazeneuve lundi après-midi à Matignon et avec François Hollande dans la semaine, a affirmé que la gauche "relevait la tête". Il a dans la foulée annoncé qu'il proposerait "à tous les candidats de cette primaire" mais aussi à l'écologiste Yannick Jadot et au candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, de construire une majorité gouvernementale.
Dans cette perspective, il pourra s'appuyer sur un premier sondage Kantar Sofres onepoint diffusé dimanche soir qui le place devant M. Mélenchon au premier tour de la présidentiell, avec entre 13 et 15% d'intentions de vote selon les configurations, contre 10% au candidat de la France insoumise.
Autre point positif pour lui: une nette hausse de la participation enregistrée au second tour. Selon des chiffres quasi-définitifs publiés à 01H15, portant sur les résultats validés de 99,46% des bureaux de vote, la barre des 2 millions de votants (2.036.946 précisément) a été franchie, contre 1,6 million au premier tour. C'est toutefois moitié moins que pour la primaire de la droite en novembre.
Dans l'immédiat, si Jean-Luc Mélenchon a légèrement adouci son discours à l'égard de Benoît Hamon dimanche soir, Yannick Jadot a fait savoir qu'il venait de choisir la photo de son affiche de campagne, pour faire taire toute rumeur de désistement.
Cette défaite sans appel est un coup rude pour M. Valls qui s'était lancé dans la primaire en décembre, après avoir mené une intense stratégie d'empêchement envers M. Hollande. Le chef de l'Etat, dont l'ombre n'a cessé de planer sur le scrutin, n'a voté ni au premier ni au second tour. "Benoît Hamon l'a emporté nettement" et "je veux lui souhaiter bonne chance dans le combat qui est devant lui", a déclaré Manuel Valls depuis la Maison de l'Amérique latine, en félicitant "chaleureusement" son concurrent.
Petit cafouillage, le vainqueur a débuté son discours avant la fin de celui de M. Valls, ce dont il s'est excusé par la suite. Une "photo de famille" a ensuite réuni brièvement dans la soirée les deux hommes, tenants de lignes antagonistes au sein du PS. Après s'être affrontés de manière particulièrement virulente dans l'entre-deux tours, ils ont échangé une courte poignée de mains au siège du PS à Paris.
L'image ne manquera pas de rappeler celle d'octobre 2011, où François Hollande et Martine Aubry, qui n'avaient pas épargné leurs coups, étaient apparus main dans la main, en signe de rassemblement.
Toutes les pensées sont déjà tournées vers l'après, les rumeurs de ralliement du pôle des réformateurs du PS à Emmanuel Macron, l'avenir du Parti socialiste et le sort réservé à Manuel Valls. L'ancien Premier ministre a déjà annoncé son intention de "s'effacer" pendant la campagne de M. Hamon, qui après son départ du gouvernement en août 2014 était devenu une des figures des députés frondeurs. "Ce soir ce sont les frondeurs qui ont gagné la primaire socialiste", a ironisé Thierry Solère, porte-parole du candidat de la droite François Fillon.
Alors que l'équipe de campagne de l'ancien Premier ministre se montrait très discrète dimanche soir, de nombreux militants vallsistes prévenaient déjà qu'ils étaient prêts à rejoindre Emmanuel Macron. "Je ne crois pas à l'hémorragie, nous ne sommes pas à la veille de l'explosion du PS. C'est un moment que l'on retiendra dans notre histoire comme le prélude à la renaissance de la gauche française", a préféré positiver le député Christian Paul, chef de file des frondeurs, en se félicitant de la "dynamique" offerte par la participation.
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