Christiane Taubira : "lorsque ma loyauté sera en conflit, je m'en irai"

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DD.
Publié le 19 juin 2015 - 11:18
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Christiane Taubira sur le parvis de l'Elysée.
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©Benoît Tessier/Reuters
La ministre de la Justice a tenu à afficher sa loyauté vis-à-vis du gouvernement avec lequel elle a pourtant des divergences.
©Benoît Tessier/Reuters
La ministre de la Justice Christiane Taubira était l'invitée ce vendredi matin de RMC et BFMTV. Elle a clarifié sa position sur plusieurs dispositifs comme la loi Macron, la loi renseignement, ou la lenteur prise sur sa réforme de la justice des mineurs, en rappelant sa "loyauté" à l'égard du gouvernement, malgré les divergences de points de vue.

Sur la loi Macron

"La loyauté est absolue en elle-même. Lorsque ma loyauté sera en conflit, je m’en irai."

(sur le plafonnement des indemnités prud’homales):

"Je suis très attachée aux décisions individualisées. Le barème permet la prévisibilité permettant de savoir à l’avance ce que l’on risque."

"Il y a un seuil plancher et un seuil plafond. Ce barème n’interdit pas l’individualisation. A l’intérieur il y a des critères liés à l’âge, à l’ancienneté, à l’employabilité."

(sur le travail le dimanche):

"Le travail du dimanche était possible mais il n’était pas compensé. Lorsque j’étais dans l’opposition, j’avais signé une tribune disant que le dimanche est un jour particulier. Il est bon qu’il y ait des espaces préservés. Et c’est justement parce que ce n’est pas un jour ordinaire (…) qu’en contrepartie il faut encadrer, et c’est ce que fait ce texte. Je rêve d’un monde où on ne travaille pas le samedi et le dimanche, je rêve d’un monde où on pourrait travailler 32 heures par semaine pour avoir le temps de s’investir dans des associations, aller au musée ou sur la plage (…)".

 

Sur la justice des mineurs

"C’est une promesse du président de la République (…) le texte est pratiquement terminé, il en est à ses derniers arbitrages. Nous n’avons pas encore de calendrier."

"Le gouvernement s’était engagé à le faire au premier semestre 2015, je suis la première à déplorer que ce ne soit pas encore fait."

(Jean-Jacques Bourdin lui demandant si elle quitterait le gouvernement si le projet n'avance pas): "Vous verrez en temps utile."

"Les tribunaux correctionnels pour mineurs ont été mis en place autour d’un discours archi-démagogiste (…) Ils ont jugé dix fois moins que les juges pour enfants, donc ils sont moins efficaces (…). Nous voulons l’efficacité de la justice et nous nous en donnons les moyens."

 

Sur la loi renseignement et ses risques de dérives

"Nous avons mis en place un dispositif juridictionnel de droit commun (…), nous permettons à tout citoyen de saisir le conseil d’Etat. Nous avons permis pour la première fois que des magistrats soient habilités 'secret défense'."

"Il serait hypocrite de ne pas admettre que le renseignement en soi est une intrusion. On fait semblant de ne pas le voir. Moi, ministre de la Justice, je le dis ! C’est une activité qui met en cause la vie privée familiale. Est-ce que le renseignement est nécessaire? Oui! Comment l’organise-t-on pour qu’il soit efficace et respecte la vie privée? (…) Ce contrôle juridictionnel permet de préserver les libertés."

 

Sur les possibilités d’actions collectives de victimes

"Nous devons faciliter l’action collective des victimes. (…) Nous créons l’action de groupe qui permettra à des victimes de se mettre ensemble. Dans notre droit il y a la possibilité d’agir mais il y a des codes différents (...). La justice n’est pas efficace. Il faut rendre les choses plus rationnelles."

 

Sur l’inscription à l'état-civil des enfants nés à l’étranger par GPA (gestation pour autrui)

"La gestation pour autrui est absolument interdite en France."

"Il y a des enfants qui sont nés, qui sont vivants, qui rient, qui pleurent, qui jouent (…), on a finit par admettre dans ce pays que les enfants n’ont pas à répondre de leur mode de conception ou de l’adultère de leur père (…). Ils ont droit à leur état-civil."

 

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