Comptes de campagne 2017 : le député LFI Bastien Lachaud mis en examen notamment pour escroquerie
Le député LFI Bastien Lachaud a été mis en examen le 22 septembre pour notamment des soupçons d'escroquerie dans l'enquête sur les comptes de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier, confirmé par une source judiciaire.
L'élu de Saint-Denis est poursuivi principalement pour "prêt illicite de main-d'oeuvre, faux, escroquerie et tentative d'escroquerie", ont précisé les sources, confirmant une information de Mediapart.
Bastien Lachaud, salarié en tant que trésorier de l'Ere du peuple, aurait dû être, comme trois autres employés, dont la députée Mathilde Panot, rémunérés par la campagne du candidat ou le parti, estime le juge d'instruction en charge du dossier. Mme Panot et M. Lachaud, devenus députés depuis, étaient en même temps membres de l'équipe de campagne.
Une information judiciaire est ouverte au tribunal de Paris depuis novembre 2018 sur l'usage des fonds publics lors de la dernière campagne du chef de file des Insoumis.
"Mettre en examen un salarié d'une structure pour prêt illicite de main-d'oeuvre, ce qui équivaut à dire que le salarié se serait lui-même prêté, c'est totalement absurde", a réagi auprès de l'AFP Me Mathieu Croizet, avocat de M. Lachaud.
"Le faux reproché n'est qu'un habillage de cette infraction qui n'existe pas", a-t-il ajouté, annonçant déposer prochainement une requête pour faire annuler les poursuites.
Au printemps, l'association l'Ere du peuple, prestataire logistique au service du candidat Mélenchon, et sa mandataire financière, Marie-Pierre Oprandi, ont été également mis en examen, mais uniquement pour "prêt illicite de main-d'oeuvre".
Le juge d'instruction a placé l'association et Mme Oprandi, poursuivie aussi pour "usage de faux", sous le statut plus favorable de témoin assisté pour les principales infractions de cette enquête portant sur des soupçons d'"escroquerie aggravée", d'"abus de confiance" ou de "financement illégal de campagne".
La Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) avait relevé une différence de 152.688 euros entre les salaires versés et les montants facturés au mandataire.
Chargée de valider le remboursement des dépenses des candidats avec l'argent public, la commission avait refusé de rembourser la marge réalisée par l'association, à but non lucratif, et avait signalé les faits à la justice.
"L'Ere du peuple et le salarié n'ont fait qu'appliquer les dispositions du code électoral qui obligent les prestataires à pratiquer les prix du marché", a précisé Me Croizet, qui défend également l'association.
Candidat à la présidentielle 2022, Jean-Luc Mélenchon conteste toute infraction, dans cette enquête et dans la seconde information judiciaire, toujours en cours, concernant l'emploi de ses assistants quand il était eurodéputé.
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