Dans un meeting immersif, Mélenchon se projette vers "les nouvelles frontières de l'humanité"

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Par Baptiste BECQUART - Nantes (AFP)
Publié le 16 janvier 2022 - 17:57
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Le candidat LFI à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon en meeting à Nantes, le 16 janvier 2022
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© Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
Le candidat LFI à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon en meeting à Nantes, le 16 janvier 2022
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"Montrer en grand angle notre vision": Jean-Luc Mélenchon s'est projeté dimanche vers l'espace, le numérique et la mer, "les nouvelles frontières de l'humanité", espérant faire "un coup d'éclat" avec un meeting "immersif et olfactif" à Nantes qui lance son dernier sprint vers la présidentielle.

"C'est la planète bleue!", s'est écrié le tribun en pointant du doigt l'un des quatre murs de 50 mètres de largeur projetant visuellement dans l'espace les 3.500 militants présents à ExpoNantes. LFI a revendiqué par ailleurs 1.500 autres personnes suivant, depuis un écran extérieur, le meeting aux effets visuels garantis mais à la dimension olfactive restée, elle, discrète.

"C'est vu de l'espace qu'on comprend mieux tout ce qu'il y a à faire sur Terre, des milliers d'applications dans votre téléphone dépendent de l'espace, le GPS, la météo, la cartographie", a argué l'Insoumis.

Pour lui, le programme Ariane donne de sérieux atouts à la France: "Les Français peuvent s'inscrire ouvertement dans cette page nouvelle de l'histoire de l'humanité".

Jean-Luc Mélenchon a exhorté ses soutiens à la "bataille politique pour la démarchandisation, le désarmement de l'espace: il doit rester un lieu de paix".

- "A l'horizontale" -

Après la "verticale", "maintenant on va partir à l'horizontale de la toile numérique", a ensuite lancé le tribun, tandis que le tableau visuel figurant des circuits imprimés s'étalait sur les écrans.

Politique d'indépendance sur les câbles internet posés sous les océans, intelligence artificielle dont "il ne faut pas avoir peur", machines qui doivent enfin "soulager la peine des êtres humains": l'Insoumis a affirmé que la France devait se réemparer du progrès technique.

Ainsi, le temps gagné grâce aux machines aidera, selon lui, à garantir la retraite à 60 ans et la réduction jusqu'à 32 heures du temps de travail.

"Et maintenant le plus beau, la profondeur, celle qui occupe 70% de la planète: la mer!", s'est écrié M. Mélenchon au moment d'aborder le dernier tableau visuel.

"Regardez sa puissance, sa force, voilà la porte de sortie du nucléaire car elle contient 66 fois la puissance dont on a besoin, avec le mouvement des marées et les courants", a professé celui qui a visité vendredi la première éolienne offshore au large de Pornichet (Loire-Atlantique) et prône la géothermie.

"Le nucléaire, il faut en sortir, non par idéologie mais parce que c'est dangereux", a réaffirmé l'Insoumis.

"Si nous gagnons l'élection, il va falloir se retrousser les manches, tout notre système va reposer sur l'impulsion que va donner la recherche fondamentale", a-t-il poursuivi, souhaitant la formation de "milliers de cadres intermédiaires" pour sa "bifurcation écologique", "pratique et sans compromis".

- L'odeur masquée -

Après les meetings par hologrammes qui lui avaient réussi en 2017, le candidat a expliqué pourquoi avoir opté, cette fois, pour un meeting immersif que certains à gauche voient comme un "gagdet": "Il fallait montrer en grand angle" le programme pour une "harmonie des humains entre eux et avec la nature".

"Moi qui ai l'habitude des meetings de La France insoumise, ça change", a confié à l'AFP le militant Gilles Pialland. "Certes cela avait un côté spectacle, mais tout ce qui a été projeté était en rapport avec le discours et le programme". Il a regretté cependant que la dimension olfactive ait été en deçà: "A part quelques odeurs, c'était difficile avec le masque".

Ce "coup d'éclat pour démarrer l'année" était aussi, selon M. Mélenchon, une manière de se tourner vers ceux qui ne savent "vers quel côté se tourner", alors que la gauche est éparpillée en six candidatures principales et ne peut rivaliser dans les sondages avec Emmanuel Macron et les droites.

Le candidat a rejeté à nouveau les appels à l'union de la "Primaire populaire", vote d'investiture qui se tient fin janvier: "Nous ne sommes pas concernés par les mésaventures du centre gauche, entre le PRG de Taubira et le Parti socialiste d'Hidalgo", a-t-il cinglé, au lendemain de la déclaration de candidature de la première - qu'il a dit "apprécier" à titre personnel.

Conscient qu'il doit paraître rassembleur, Jean-Luc Mélenchon a enregistré le ralliement de deux élus issus d'autres partis, dimanche: Ali Rabeh, maire de Trappes, proche de Benoît Hamon et membre de Générations - mouvement qui soutient Yannick Jadot; et le député PCF Sébastien Jumel, en désaccord avec le candidat communiste Fabien Roussel.

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