Déchéance de nationalité : "c'est une réforme d'extrême droite" pour Cécile Duflot
Déchéance de nationalité
"Il y a quelque chose d'assez vertigineux. Je pense que celles et ceux qui sont fidèles à leurs engagements, fidèles aux principes, doivent se réveiller. Personne de ceux qui se posent la question ou s'apprêtent à voter cette réforme constitutionnelle n'aurait même imaginé qu'elle puisse leur être proposée au moment où ils ont été élus en 2012".
"Je vais mener ce combat calmement mais avec énormément de détermination. J'espère que nous serons nombreux à mener ce combat. On ne peut pas accepter de revenir sur ce qui fait l'identité de la République. Moi qui suis Française depuis le XVe siècle, si j'accouche d'un bébé que j'ai eu avec un monsieur français, mon enfant n'aura pas les mêmes droits que si j'accouche d'un enfant dont le père est Britannique, Indien ou Tunisien. Voilà la réalité de cette réforme constitutionnelle. Il faut que chacun mesure bien la gravité de ce changement".
"Comme tout le monde, je suis révulsée par ce qui s'est passé (les attentats du 13 novembre, NDLR). Sur les 7 responsables de ces attentats, 5 étaient Français et uniquement Français, pas binationaux. C'est un symbole qui fait mal à tous ceux qui ne sont pas responsables".
"C'est une mesure d'extrême droite. Elle a été défendue par Marine le Pen, Florian Philippot s'en est félicité. C'est un symbole désastreux pour les binationaux. Je trouve ça anormal. Je pense que ce n'est pas une bonne idée. Il faut s'attaquer aux criminels. Nous devons les pourchasser, les juger et les condamner".
"La dignité du politique c'est d'avoir des convictions, d'être très constant sur ses valeurs. Je ne veux aucune faiblesse à l'égard de ceux qui nous attaquent. Mettons les moyens mais ne mettons pas en péril nos valeurs et la démocratie".
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"Je ne fais pas partie des gens qui donnent des leçons. Elle pourra compter sur notre amitié. Parfois, quand on est engagé en politique, on vit des moments difficiles. Je pense que c'est le cas en ce qui la concerne. On est sur un débat politique fondamental. On glisse d'un débat sur la lutte contre le terrorisme vers un débat sur la nationalité".
"J'espère que les députés de gauche mais aussi les députés républicains seront déterminés pour ne pas voter cette disposition".
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