Depuis la Guadeloupe, Mélenchon dénonce la "permanence des volontés esclavagistes"
Jean-Luc Mélenchon a rendu hommage à la résilience et la volonté de "libération" des esclaves et averti de la "permanence des volontés esclavagistes", jeudi à Petit-Canal, un ancien port de la traite négrière en Guadeloupe.
Au lendemain de son meeting au Gosier, le candidat Insoumis à la présidentielle a monté les "marches des esclaves" que leur faisaient emprunter les maîtres esclavagistes pour les amener au marché depuis le port.
Il a ensuite livré un discours d'un quinzaine de minutes devant des partisans locaux et la presse.
"Pendant que l'on montait les marches, emplis des étranges vibrations que le passé des souffrances fait résonner dans un coeur contemporain (...), nous pensons qu'en définitive, si les souffrances et les humiliations ne peuvent en aucune façon bien sûr être oubliées, la leçon principale est celle de la libération", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
"Les esclaves ne se sont pas résignés à leur situation, contrairement à ce qu'une légende paternisante veut faire croire", a-t-il continué.
En plus de la Révolution française, les esclaves eux-mêmes "ont vaincu l'esclavage par la créolisation, ont inventé une langue - le créole -, et une musique qui les rassemblait et qui étaient interdites à comprendre pour les maîtres".
Jean-Luc Mélenchon a estimé que la problématique de l'esclavage était toujours d'actualité: "Maudits soient les maîtres et leurs successeurs qui trouvent normal qu'on brutalise, humilie et abaisse d'autres gens pour accomplir je ne sais quelles performances économiques, (...) marque du monde dans lequel nous vivons".
"L'esclavage n'est pas une réalité du passé, il y a des gens esclaves dans un certain nombre de pays. Mais il y a des formes d'esclavage qui ne portent pas ce nom mais qui pourtant le sont, lorsque des travailleurs sont par exemple amenés d'un pays dans un autre, à qui on confisque leurs papiers, à qui on verse des paies misérables qui leur permettent à peine de survivre comme nous avons pu l'observer avec ces milliers de malheureux traînés pour préparer la Coupe du monde de foot" au Qatar.
Il a aussi cité la prostitution.
Interrogé sur la "repentance", mot utilisé par certains, notamment à droite, pour critiquer l'examen critique du passé de la France, Jean-Luc Mélenchon a dit ne pas être d'accord sur la nécessité de se repentir: "je ne me sens pas co-responsable d'un crime que j'aurais combattu à l'époque (...). Et c'est une façon d'effacer le rôle des dominants".
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