Elue UNEF voilée : les accusations d'islamophobie occultent l'argument de la laïcité (vidéo)
C'est la polémique du moment, qui secoue du minstère de l'Intérieur à la Une du dernier numéro de Charlie Hebdo: le voile porté par Maryam Pougetoux, présidente du syndicat étudiant Unef (classé à gauche) pour l'université de Paris IV (Paris-Sorbonne), rendu visible par son intervention sur M6 le 12 mai. L'élue étudiante commentait le blocage des facultés, mais c'est bien son apparence qui est restée de cette interview, la jeune femme de 19 ans portant le hijab, un voile recouvrant les cheveux (mais pas le visage).
Corollaire logique de la levée de boucliers, d'autres voix ont accusé les détracteurs de Maryam Pougetoux d'islamophobie. L'Unef s'est notamment positonné de la sorte pour défendre son élue en expliquant que "si Maryam se fait attaquer, c'est parce qu'elle est une femme, musulmane portant le voile". Sur son compte Twitter, l'oganisation estime que la jeune fille est victime d'un "déferlement de haine raciste, sexiste et islamophobe".
Autre exemple notable de défense de cette position: Olivier Besancenot, l'ancien leader du NPA, a critiqué sur RTL ce vendredi 25 la Une de Charlie Hebdo en estimant qu'il s'agit "d'islamophpobie".
Des prises de position qui occultent sans le doute le principal message des réactions, comme celle de Charlie Hebdo, qui fustigent surtout l'affichage de la religion, au nom de leur conception de la laïcité, que leur prétendue islamophobie. Car si l'affichage d'une religion par un représentant politique ou syndical, ce qui reste rare, est certes majoritairement le fait de l'islam, la levée de boucliers est sensiblement la même quand c'est le christianisme qui est concerné.
Voir aussi - Dirigeante voilée: l'Unef doit "définir les valeurs" qu'elle porte, juge Vidal
Petit rappel: le 27 novembre 2016, Valérie Boyer, députée LR et porte-parole de François Fillon lors de la primaire de la droite et du centre, commente l'élection de son candidat face à Alain Juppé sur le plateau de France 2. A son cou, discret (plus qu'un voile en tout cas) mais bien visible un bijou représentant une croix (dite "arménienne"). La polémique avait été quasiment immédiate sur les réseaux sociaux, notamment chez des chroniqueurs attachés à la laïcité (comme Caroline Fourest), et avait fait couler beaucoup d'encre, la porte-parole ayant même été jusqu'à publier une vidéo expliquant (sans qu'on le lui demande) qu'elle ne quittait jamais ce bijou "ni pour dormir, ni pour se laver"…
La croix autour du cou de Valérie Boyer sur le plateau de @France2 fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux. Voici sa réponse : pic.twitter.com/oyfqB66xvR
— franceinfo plus (@franceinfoplus) 27 novembre 2016
Pour rappel, la neutralité religieuse au sens légal du terme ne s'applique pas aux citoyens. Seuls sont concernés l'Etat, les agents publics, et certains lieux comme l'hôpital ou l'école publique. Les élus, de Valérie Boyer à Maryam Pougetoux, ne sont pas soumises à une boligation de neutralité, sauf dans les cas où ils effectuent des actes publics comme un maire célébrant un mariage. Une législation valable bien aussi pour la croix que pour le voile.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.