UNEF - Polémique sur le voile d'une responsable du syndicat étudiant (photos)
Maryam Pougetoux est la cible d'un déferlement de violence verbale sur les réseaux sociaux. Son tort? Etre apparue voilée sur lors d'une intervention au journal télévisé de M6, le 19.45, alors qu'elle s'exprimait au sujet de l'opposition estudiantine à la loi ORE.
La présidente du syndicat étudiant UNEF (étiqueté à gauche) à l’université Paris-IV, apparaît en effet la tête couverte d’un voile encadrant son visage. Il n'en fallait pas plus pour déclencher la colère de certaines personnalités, parfois ancrée à gauche comme l'a noté Le Monde.
En effet, le premier à avoir dégainé est Laurent Bouvet, professeur de théorie politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. "À l’UNEF, la convergence des luttes est bien entamée. C’est la présidente du syndicat à l’Université Paris-Sorbonne qui le dit", a fait savoir sur son compte Facebook le cofondateur du Printemps républicain, mouvement de défense de la laïcité qui a suscité des polémiques dans le passé.
L’essayiste Céline Pina s'est emparée elle aussi de la polémique et a établi un parallèle douteux entre le voile de la responsable étudiante et la confrérie des Frères musulmans. "Si vous lisez ceux qui ont travaillé sur les frères musulmans, vous verrez que leur premier objectif est la jeunesse et que le pouvoir au sein des universités les intéresse car ce sont souvent des ventres mous où la lâcheté de la gouvernance est vue comme de la coolitude. (…) L’infiltration et le noyautage du syndicalisme étudiant est une volonté forte (…). Visiblement dans certains endroits, la manipulation a réussi", a-t-elle expliqué.
Suite à ces deux messages, de nombreux internautes anonymes, mais pas uniquement, ont insulté Maryam Pougetoux.
Après Mennel, Yassine Belattar Mohamed Saou ou moi, la chasse aux musulman.e.s (présumé.e.s) qui ont l’outrecuidance de se rendre visibles, orchestrée par le @printempsrepub se poursuit. Le but: nous expulser de la sphère publique. Mais on est là, chez nous. #SoutienAMaryam pic.twitter.com/K0tU3uaXEC
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) 13 mai 2018
La jeune femme a toutefois reçu des messages de soutiens, dont notamment un de Rokhaya Diallo. La militante féministe a écrit sur Twitter: "Après Mennel, Yassine Belattar Mohamed Saou ou moi, la chasse aux musulman.e.s (présumé.e.s) qui ont l’outrecuidance de se rendre visibles, orchestrée par le Printemps républicain se poursuit. Le but: nous expulser de la sphère publique. Mais on est là, chez nous".
CP de UNEF Sorbonne Université:#SoutienAMaryam, la présidente de @unefparis4, victime d’un harcèlement sur les réseaux sociaux.
— UNEF (@UNEF) 13 mai 2018
Nous condamnons fermement le déferlement de haine raciste, sexiste et islamophobe dont Maryam est victime.
L'@UNEF soutient Maryam contre ces attaques! pic.twitter.com/RMuzoZdX9C
L’UNEF Sorbonne Université a publié dimanche 13 un communiqué de presse en soutien à sa présidente, "victime d’un harcèlement sur les réseaux sociaux". "Maryam se fait attaquer c’est parce qu’elle est une femme, musulmane portant le voile, mais également étudiante avec des responsabilités syndicales", précise le texte.
"L’objectif de ce post était simple: quelle la cohérence entre le féminisme affiché par l’@unef (contraception, IVG, mariage pour tous, PMA...) et votre super militante qui affiche ainsi sa croyance religieuse ? Il va falloir arrêter de prendre les étudiants pour des abrutis", a répondu Laurent Bouvet.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.