Etat d'urgence prolongé : pour Valls, "la menace est lourde"
L'état d'urgence en vigueur depuis les attentats de novembre 2015 "ne peut pas être prolongé indéfiniment" mais "la menace est lourde" voire encore "plus lourde aujourd'hui", a affirmé vendredi le Premier ministre Manuel Valls pour justifier la nouvelle prolongation jusqu'à la présidentielle proposée par l'exécutif. Interrogé à Matignon sur les propos du vice-président du Conseil d’État Jean-Marc Sauvé prévenant que l'état d'urgence ne pourrait "pas être renouvelé indéfiniment", le Premier ministre a répondu que celui-ci avait "raison" sur ce point. Mais "le terrorisme est là et la menace est lourde", a-t-il justifié.
Interrogé sur les intentions du gouvernement en matière de sortie de l'état d'urgence, le Premier ministre a précisé que sur la proposition au Parlement de prolonger l'état d'urgence au-delà de son terme actuel de janvier, "nous sommes encore en train d'y travailler". "Il y a encore plusieurs réunions interministérielles", a-t-il dit.
"Le vice-président du Conseil d’État Jean-Marc Sauvé a raison et nous l'avons toujours ainsi pensé: on ne peut pas prolonger indéfiniment l'état d'urgence", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Matignon à l'occasion du lancement d'une campagne contre l'embrigadement djihadiste. "Mais ce qui est vrai, c'est que le terrorisme est là. Et la menace est lourde, je n'ose même pas dire, elle est encore davantage plus lourde aujourd'hui", a-t-il affirmé.
Comme à l'Assemblée cette semaine, M. Valls a donné "trois raisons" à la prolongation de l'état d'urgence. "Il y a une campagne présidentielle, avec des réunions publiques. Et notre pays est capable à la fois de mettre en oeuvre l'état d'urgence et de faire vivre sa démocratie", a-t-il plaidé. Deuxième raison: "les batailles décisives" engagées contre l'organisation État islamique dans ses fiefs de Mossoul en Irak et de Raqqa en Syrie, auxquelles la France participe au sein de la coalition. "Avec toutes les conséquences que cela représente, car les terroristes veulent impressionner, frapper alors que leurs propres rangs sont en train de reculer", selon M. Valls.
Enfin, "la menace est là, elle vient de là-bas, de Syrie, d'Irak, mais elle est évidemment dirigée vers nous", a-t-il souligné, rappelant notamment le nombre d'attentats déjoués et d'interpellations dans les réseaux djihadistes. Si le gouvernement proposait effectivement une nouvelle prolongation en janvier, "l'assemblée générale du Conseil d’État prendrait ses responsabilités et donnerait son avis", a prévenu M. Sauvé dans un entretien au journal Le Monde.
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