Eviction d'Eric Zemmour de i>Télé : de multiples réactions politiques
L'éviction d'Eric Zemmour de la chaîne de télévision i>Télé fait polémique dans le monde politique et médiatique. Le polémiste avait notamment déclaré à un journal italien, le Corriere della Sera, que les musulmans "vivent entre eux, dans les banlieues" et que "les Français ont été obligés de les quitter". Indignée, la rédaction d'i>Télé a décidé vendredi de mettre un terme à l'émission Ça se dispute, dans laquelle Eric Zemmour intervenait depuis dix ans en face de Nicolas Domenach (qui regrette son départ). Une décision qui n'a pas tardé à faire réagir.
Côté politique, le gros du soutien à Eric Zemmour vient sans surprise de la droite de l'échiquier politique. De l'extrême droite tout d'abord, avec les réactions courroucées de Marine Le Pen, qui dénonce une censure "détestable", et de Louis Aliot, qui a même appelé au boycott de la chaîne. Lui même a annoncé qu'il avait annulé sa participation à la matinale le 7 janvier prochain.
Du côté de la droite républicaine, on se tient vent debout derrière Eric Zemmour. Philippe De Villiers parle d'une France "totalitaire" sur son compte Twitter. L'ancienne ministre Christine Boutin a pour sa part dénoncé un épisode "inquiétant", mais a mis en garde le FN contre toute tentative de "récupération politique". "L'éviction d'Eric Zemmour d'i>Télé n'est pas une bonne nouvelle pour la démocratie", s'est alarmé de son côté le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti. Son collègue Jean-Jacques Guillet (député des Hauts-de-Seine) a, lui, repris la phrase apocryphe attribuée à Voltaire: "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire".
Eric Zemmour a aussi récolté deux soutiens plus inattendus. Daniel Cohn-Bendit, chroniqueur sur Europe-1, a déclaré qu'il approuvait la présence d'Eric Zemmour "dans l'espace public, que cela me fasse mal ou pas". "Virer Zemmour n'est pas une décision utile à la lutte contre ses idées", estime de son côté Jean-Luc Mélenchon, le premier à avoir dénoncé la fameuse interview du polémiste dans la presse italienne.
A l'inverse, le député PS des Hauts-de-Seine Alexis Bachelay félicite i>Télé pour sa décision et invite RTL, radio sur laquelle travaille également Eric Zemmour, à en faire autant. Bruno Le Roux, patron des députés PS à l'Assemblée, avait lui-même appelé les médias à prendre leurs distances avec le polémiste. "Bravo", a également twitté le député Jean-Louis Gagnaire, tandis que son collègue PS du Val d'Oise Philippe Doucet a même "félicité" la directrice de la chaîne pour sa "décision courageuse". Alexis Bachelay, député des Hauts-de-Seine, salue plus sobrement une "bonne décision".
Les journalistes Edwy Plenel et Bruno Masure estiment quant à eux que l'idéologie relayée par Eric Zemmour est dangereuse et qu'il n'est pas tout à fait victime de censure puisqu'il publie des livres. De son côté SOS Racisme avait appelé RTL, Paris Première et Le Figaro à se séparer d'Eric Zemmour.
Mais la chaîne Paris Première a affirmé dans un communiqué avoir "toujours été attachée à la liberté d'expression et au débat d'idées" et maintient son émission Zemmour et Naulleau. "Retrouvez l'émission avec Eric Naulleau, Eric Zemmour et Valérie Brochard le vendredi 9 janvier à 23h15 sur Paris Première", annonce-t-elle. Même son de cloche chez RTL, qui n'a pas fait part de son intention de licencier le polémiste.
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