Fillon et les affaires : son porte-parole Thierry Solère cible d'une enquête pour fraude fiscale, selon "Le Canard enchaîné"
"C'est un Thévenoud en puissance", selon une source judiciaire. Thierry Solère, organisateur de la primaire de la droite de novembre et désormais unique porte-parole du candidat François Fillon (après les cafouillages de son équipe dans les premiers jours du "PenelopeGate"), est lui aussi dans le viseur de la justice, selon de nouvelles révélations du Canard enchaîné à paraître mercredi 15. Et à un stade autrement plus avancé que l'ancien Premier ministre...
L'ancien secrétaire d'Etat PS Thomas Thévenoud avait ainsi été contraint à la démission neuf jours après sa nomination au gouvernement pour avoir "oublié" de payer ses impôts, entre autres. Une amnésie qui a également frappé le couple Solère, Thierry et son épouse Karine, entre 2010 et 2013. "Une partie" de leur impôt sur le revenu sur la période et de leur taxe foncière (en 2013 seulement) serait ainsi passée à la trappe selon Le Canard. Résultat: une "saisie arrêt sur salaire", procédure décidée par un juge et uniquement si la conciliation prévue par la loi a échoué ou n'a pas été respectée...
Un passif qui semble avoir valu au député des Hauts-de-Seine d'atterrir dans le collimateur du fisc. En juillet 2016, rebelote: nouveau contrôle fiscal, qu'avait déjà révélé Mediapart dans la foulée, et surtout nouvelle "fraude manifeste" constatée par les fonctionnaires des impôts. Le parquet est saisi et une équipe d'enquêteurs spécialisés de la PJ de Nanterre mise sur le coup.
Des limiers qui semblent avoir eu le nez creux puisque Le Canard enchaîné affirme qu'ils ont débusqué un possible conflit d'intérêts. Mais aussi une affaire du type "PenelopeGate" mais concernant cette fois... l'épouse de Thierry Solère. A tel point que les hommes de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) ont à leur tour été saisis.
Au menu: des soupçons de conflits d'intérêts de la part du député donc. Thierry Solère était ainsi rémunéré par une société de traitement des déchets de ses Hauts-de-Seine d'adoption pour du "conseil en stratégie pour la France et l'international" pour 12.000 euros bruts mensuels selon Le Canard qui ne livre toutefois pas plus de détails.
Cette boîte baptisée Chimirec a embauché le député fin 2011, soit juste avant son entrée à l'Assemblée nationale (juin 2012) et après un premier tour dans le déchet déjà, mais pneumatique, chez Aliapur (à partir de 2002). Pas encore élu, mais déjà en politique, Solère avait alors été nommé secrétaire général de cet éco-organisme fondé par les géants du secteur (Pirelli, Continental, Dunlop...) et dont la chargée des relations presse à l'époque était une certaine Karine Solère. Sa femme.
Karine Theet-Solère, justement, est elle aussi dans le viseur des enquêteurs de l'OCLCIFF. Son mari, qui assumait pleinement l'avoir engagée comme attachée parlementaire pour l'épauler récemment sur France Info, a écrit dans ses deux déclarations d'activité qu'elle n'a pas d'autre travail que celui d'attachée parlementaire. Or les investigations auraient mis en évidence la trace d'activités toutes autres, et bien réelles, pour un cabinet de conseil. Un cabinet qui dégagerait 200.000 euros de bénéfices non commerciaux et domicilié à Boulogne-Billancourt. Et dont le complément d'adresse mentionne une certaine... Karine Solère.
(Edit à 21h15: contacté par FranceSoir, Thierry Solère a réfuté les accusations du Canard enchaîné et annoncé porter plainte pour diffamation. Voir notre article ici)
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