Glyphosate : l'Assemblée enquête, sans succès, sur une fuite en faveur d'un lobby

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Par AFP - Paris
Publié le 24 mai 2018 - 12:59
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La députée socialiste et ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho, ici à l'Assemblée le 31 janvier 2018
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© ALAIN JOCARD / AFP/Archives
La députée socialiste et ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho, ici à l'Assemblée le 31 janvier 2018
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Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy a indiqué jeudi qu'une enquête sur la diffusion d'un amendement en préparation sur l'interdiction du glyphosate vers un lobby agrochimique, dénoncée par une députée de l'opposition, n'avait "pas permis de déterminer d'où venait la fuite".

"Nous avons fait une enquête interne qui n'a pas permis de déterminer d'où venait la fuite", a expliqué le président LREM de l'Assemblée sur RTL.

"Sans doute que la copie de l'amendement a été faite avec un document papier et il n'y a pas de traces", a-t-il avancé.

"En tout cas, ce ne sont pas les fonctionnaires de l'Assemblée nationale (...) qui diffusent les amendements dont ils ont connaissance", a-t-il précisé.

Mercredi l'ancienne ministre PS Delphine Batho avait déclaré à la tribune de l'Assemblée que l'Uipp (Monsanto, Bayer, etc) avait eu accès ces dernières semaines à son amendement d'interdiction du glyphosate "plus de 90 heures" avant les députés, dans le cadre du projet de loi sur l'agriculture.

"J'ai saisi le 30 mars le président de l'Assemblée nationale de ces faits (...) Il est inacceptable que des lobbies puissent avoir accès privilégiés à des informations internes à l'Assemblée nationale afin de déployer des stratégies pour court-circuiter nos débats", avait-elle dénoncé.

Estimant que cet "exemple est rarissime", M. de Rugy a jugé que cette fuite illustrait l'"importance" du travail parlementaire puisque "des amendements, même déposés par une députée d'opposition, sont pris au sérieux par l'industrie et par des lobbies qui s'organisent pour les contrer".

"Il ne faut pas non plus fantasmer sur des lobbies. Le fait que des groupes, qu'ils soient économiques, associatifs ou syndicaux, fassent des propositions d'amendements et qu'il y ait des députés qui les reprennent (...) ce n'est pas nouveau", a-t-il poursuivi.

"Je considère qu'il est normal qu'il y ait des groupes de pression qui fassent entendre les intérêts privés (...) après c'est le Parlement qui tranche en toute transparence", a ajouté l'élu de Loire-Atlantique.

"Sur la sécurisation du processus de dépôt de nos amendements nous allons encore renforcer nos règles", a-t-il conclu.

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