Grogne des éleveurs : le plan d'aide du gouvernement ne convainc pas tout le monde

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Victor Lefebvre
Publié le 23 juillet 2015 - 09:37
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L'autoroute A1 bloquée par les éleveurs mercredi 22 juillet 2015.
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©Pascal Rossignol/Reuters
Le plan d'aide du gouvernement de 600 millions d'euros n'a pas convaincu de nombreux éleveurs qui attendent des solutions sur le long terme.
©Pascal Rossignol/Reuters
Malgré l'annonce d'un plan d'aide de 600 millions d'euros à destination des éleveurs annoncé mercredi 21 par le gouvernement, de nombreux blocages perdurent et d'autres démarrent ce jeudi. Pour de nombreux éleveurs, ce plan ne s'attaque pas au problème de fond. Le sujet a été la cause d'échanges musclés à l'Assemblée nationale.

Tous les éleveurs n'ont pas réagi de la même manière ce jeudi à l'annonce, mercredi 22, des 24 mesures du plan d'aide de 600 millions d'euros annoncé par le gouvernement. Certains blocages ont été levés mais de nombreux persistent et la contestation s'est étendue à de nouvelles régions.

A Caen, où les manifestations avaient débuté, la FDSEA du Calvados a appelé à une "suspension du mouvement". Si en Normandie les éleveurs semblent prêts à offrir du répit au gouvernement après son geste, les discussions ne sont pas terminées.

Mais dans d'autres régions de France, les éleveurs ont lancé de nouvelles opérations de blocage ou de ralentissement du trafic. Le conflit s'étend jusqu'à Lyon (Rhône) où les manifestants projettent ce jeudi de bloquer l'autoroute A6 et les accès à la ville. Les producteurs laitiers notamment s'estiment oubliés par le plan d'aide du gouvernement.

D'autres considèrent que ces aides ne sont qu'un pansement sur une jambe de bois. Car si les mesures d'urgence du gouvernement pourraient permettre de lutter contre les problèmes conjoncturels (embargo russe et baisse des exportations en Grèce du fait de la crise notamment), ils rappellent que le problème de fond demeure depuis des années.

Face à la concurrence internationale, de nombreux éleveurs vendent leurs produits à pertes. Ils dénoncent également des marges excessives de la part des transformateurs et de la grande distribution, malgré les accords signés en juin dernier. Selon un rapport remis au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll mardi 20, chaque filière (éleveurs, industriels, distribution) a interprété ces accords de la manière "la plus favorable à ses intérêts propres".

A l'Assemblée nationale, la séance des questions au gouvernement de mercredi 21 a été en grande partie consacrée à cette crise, avec des discours enflammés. Le président du groupe Les Républicains, Christian Jacob, n'a pas mâché ses mots face à Manuel Valls, dénonçant la "mascarade", le"mensonge" et la"fumisterie" du plan d'urgence. Des mots qui selon le Premier ministre "déconsidèrent l'action et le langage politique". Il a reproché à son opposant de "soutenir le poujadisme et le populisme".

L'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire (LR), d'abord très critique à l'égard du gouvernement sur la gestion de cette crise, a, lui, reconnu que le plan contenait des mesures "utiles".

Dans les deux camps, on convient qu'à moins d'une politique interventionniste sur les marges des industriels et de la grande distribution, la solution à cette crise ne se trouve pas uniquement en France, mais passe par des négociations à l'échelle européenne, notamment sur les règles de concurrence.

 

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