Harcèlement sexuel : Baupin évoque "un contexte de séduction réciproque"
Le député écologiste Denis Baupin a été entendu la semaine dernière par la police judiciaire dans le cadre de l'enquête ouverte après les accusations d'agressions et harcèlement sexuels lancées contre lui par plusieurs femmes, a-t-on appris mercredi 10 de sources policière et judiciaire. Selon une source judiciaire, le député a été interrogé en audition libre les 2 et 3 août à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), où il était convoqué. Ce service de la police judiciaire de Paris a été saisi dès le 10 mai des investigations, dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour agression, harcèlement sexuels et appels téléphoniques malveillants.
Face aux enquêteurs, Denis Baupin "n'a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés", selon une source proche du dossier. Il "a reconnu un certain nombre d'échanges de SMS dans un contexte de séduction réciproque", selon cette source. Selon une source proche de l'enquête, une dizaine de personnes ont été entendues à la BRDP depuis le début de l'enquête. Parmi elles, des témoins et les quatre premières accusatrices, dont trois ont porté plainte. L'ancienne secrétaire nationale d'EELV Cécile Duflot a également été entendue.
Le scandale avait éclaté le 9 mai avec les premières révélations par Mediapart et France Inter qui citaient huit témoignages, quatre de femmes écologistes parlant à visage découvert et quatre anonymes. La plupart évoquent des séries de SMS insistants, à caractère sexuel, pouvant constituer le délit de harcèlement. L'actuelle porte-parole d'EELV, Sandrine Rousseau, décrivait une scène d'agression sexuelle, lors d'une réunion politique à Montreuil en octobre 2011. Parmi ces témoignages, un cas remonte à la fin des années 90, les autres vont de 2011 à fin 2013. Le 30 mai, cinq nouveaux témoignages sortaient dans Mediapart et sur France Inter, dont deux à visage découvert. Gestes ou messages inappropriés, agressions ou harcèlement, treize femmes ont parlé dans les médias à ce stade.
"J'affirme de toute ma vie n'avoir jamais commis de harcèlement sexuel ni d'agression sexuelle", avait affirmé Denis Baupin dans L'OBS début juin. A la députée Isabelle Attard qui l'avait accusé de "harcèlement quasi quotidien" au moyen de "SMS provocateurs, salaces", il avait répondu qu'il s'agissait plutôt de "jeux de séduction".
En théorie, à ce stade, seul le cas d'Isabelle Attard, qui dit avoir reçu des SMS de juin 2012 à fin 2013, semble échapper à la prescription, qui est de trois ans pour ces délits. Plusieurs victimes et la défense de M. Baupin n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
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