Hubert Germain : aux Invalides, l'adieu à "l'ultime héros" des Compagnons de la Libération
"C'est un symbole de la France!", résume Wajih Abichou, un lycéen, venu comme des centaines de personnes aux côtés des familles d'anciens résistants, des membres du gouvernement et d'Emmanuel Macron salué vendredi aux Invalides "l'ultime héros" des Compagnons de la Libération.
"On lui a rendu hommage comme il le méritait". "C'était beau et triste", s'enthousiasme aussi auprès de l'AFP son camarade de 17 ans Allareny Bah.
Quelques minutes plus tôt, Emmanuel Macron avait chaudement honoré la vie d'Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération décédé mardi à l'âge de 101 ans, "une anthologie d'engagement et de courage".
"A l'aube comme au crépuscule, Hubert Germain fut le dernier à rendre les armes", a honoré M. Macron devant le cercueil du défunt, ventant aussi la "fougue" et la "détermination" de ce "résistant de la première heure", devenu avec le temps "l'incarnation même de tous (ses) Compagnons".
Le chef de l'Etat a une nouvelle fois salué les Compagnons de la Libération, "ce cercle qui a relevé la France de l'abîme", dont Hubert Germain faisait partie depuis 1944, dans un discours empreint de reconnaissance et de tendresse pour celui qui a passé "une vie de résistance et d'espérance".
Emmanuel Macron, qui avait célébré aux côtés d'Hubert Germain le 81e anniversaire de l'appel du 18 juin 1940, a également fait le "serment" de poursuivre le travail mémoriel, si cher à ce Compagnon de la Libération, qui aimait témoigner notamment dans des établissements scolaires.
"Dernier Chancelier d'honneur de l'Ordre de la Libération, il en a attisé les braises ardentes jusqu'à son dernier souffle, elles ne s'éteindront pas avec lui", a promis Emmanuel Macron, devant plusieurs proches de familles des Compagnons de la Libération et des membres du gouvernement dont le Premier ministre Jean Castex.
"Notre tâche sera de poursuivre avec la même ardeur ce combat", a dit M. Macron. "Le silence millénaire de l'esprit de résistance et de l'acharnement français vous accompagne", a-t-il poursuivi.
- "Une partie de l'Histoire" -
Outre des personnalités connues dont l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, plusieurs centaines de personnes du public ont également été autorisées à l'intérieur de la Cour d'honneur des Invalides, munies de leur pass sanitaire.
Dans l'assistance, tous voulaient honorer "cette partie de l'Histoire de la France".
"C'était un personnage illustre", s'est ému Jean, 72 ans, qui vit là "une grande tristesse, une grande émotion".
Pour Marie-Pierre, 65 ans, venir aux Invalides vendredi, "c'est un hommage pour mon père qui était lui aussi Compagnon de la Libération". "C'est grâce à ces personnes que nous sommes encore en France, et en France libre!", estime-t-elle.
Accompagnée de sa grand-mère, Myriam, 17 ans, souhaite, elle, saluer "ces héros". "Il faut célébrer ce qu’ils ont fait!", dit-elle.
Ancien député gaulliste et ministre de Georges Pompidou (1972-1974), grand croix de la Légion d'honneur, Hubert Germain avait fêté le 6 août son 101e anniversaire.
Il avait rejoint le général de Gaulle à Londres dès juin 1940, puis combattu au sein de la Légion étrangère. Sérieusement blessé en mai 1944 en Italie, il avait participé au débarquement allié en Provence en août de la même année.
Emmanuel Macron présidera la cérémonie d'inhumation d'Hubert Germain le 11 novembre à l'Arc de Triomphe et au Mont-Valérien, principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde Guerre mondiale, où son corps reposera dans la crypte du mémorial de la France combattante.
Seules 1.038 personnes, dont six femmes, ont reçu le titre de Compagnon de la Libération. "Avec ses frères d'armes, Hubert Germain avait défendu la liberté", a résumé Emmanuel Macron.
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