Jean-Christophe Cambadélis : "Nicolas Sarkozy préfère l'extrême droite à la gauche"
Le "barrage républicain" en PACA, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne
"Nous allons nous retirer. Nous ne sommes pas à la recherche d'une fusion. Il aurait été nécessaire dans ces trois régions que les dirigeants Les Républicains fassent bloc. Mais visiblement Nicolas Sarkozy et Les Républicains préfèrent l'extrême droite à la gauche".
Un appel à voter pour Xavier Bertrand (Nord) et Christian Estrosi (PACA)?
"Quand on se retire ce n'est pas pour bouder mais pour gagner. Nous appelons nos électeurs à faire barrage au FN".
Une directive difficile à appliquer pour les listes PS concernées
"Je les comprends, je sais ce que représente ce retrait pour eux qui se sont battus pour essayer de l'emporter mais ils savent que le total gauche ne permettait pas de concourir".
Le score de la gauche
"Nous avons à la fois le contentement de voir que dans un certain nombre de régions le Parti socialiste fait un score non négligeable, le total gauche est devant. Si la gauche et les écologistes avaient été unis nous serions en tête dans la quasi-totalité des régions".
"Nous avons la tristesse de voir l'extrême droite profiter de la situation (du pays)".
Un revers historique dans les bastions du Nord et du PACA
"Nous avons subi des défaites ce ne sont pas les premières. Le processus était engagé depuis un moment. Si la gauche avait été unie nous n'en serions pas là. Si c'est important ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas tirer toutes les conséquences".
Des retraits pour des valeurs morales à défendre ou la nécessité face à un échec annoncé?
"Ce n'est pas qu'une question morale. Le FN développe une thèse qui est qu'il faut séparer les Français de souche des Français de papier. La dernière partie de campagne menée par Marion Maréchal-Le Pen et Marine Le Pen était axée sur la théorie de l'ostracisme envers les musulmans. Tout cela à des conséquences dans une France confrontée à la menace terroriste. La France doit être unie, +une et indivisible+".
Le FN dénonce déjà les "magouilles" de l'entre-deux tours contraires à la démocratie
"Il n'y a pas de magouille puisque qu'il n'y a pas de fusion. On ne cherche pas à défendre nos postes mais nos principes".
Le PS se présentait comme le dernier rempart contre le FN. Un "rempart de papier"?
"Si le dernier rempart est de papier, j'ai peur pour la République car cela voudrait dire que demain Marine Le Pen sera présidente de la République. Aujourd'hui Les Républicains n'ont pas été à hauteur de leur slogan, ils n'ont pas été républicains. Nicolas Sarkozy ne pense qu'à lui. Si on veut faire barrage au FN, il faut aussi s'adresser aux électeurs de gauche, avoir de l'empathie pour eux et pas seulement avoir de la sympathie pour les électeurs du FN".
Un vote sanction, notamment suite à l'échec face au chômage?
"Ceci est valable dans tous les électorats et l'abstentionnisme. Ce n'est pas le FN qui porte le mécontentement sur le chômage. Croyez-vous que les électeurs de gauche sont heureux du chômage? Il n'y a aucune solution de la part du FN sur cette question. Je ne pense pas que ce soit le moteur principal du FN. A aucun moment Marine Le Pen n'a parlé du chômage. La seule chose répétée c'est l'attaque contre les musulmans. Le fonds de commerce du FN c'et la division des Français".
"Tout le monde a des responsabilités, la gauche, la droite, les journalistes, les intellectuels, les syndicalistes mais ce n'est pas pour autant qu'il faut exonérer les raisons pour lesquelles on vote FN".
"Il y a un vrai problème sur l'identité, la République, le vivre ensemble".
La tête de liste en Alsace, Jean-Pierre Masseret est arrivé troisième mais a indiqué ne pas vouloir se désister
"On ne va pas engager une polémique avec monsieur Masseret. Il y a une prise de position du bureau national, il aura à la respecter, point".
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