Jean-Luc Mélenchon : une enquête pointe ses "petits arrangements" lorsqu'il était élu dans l'Essonne
Il n'y a que la vérité qui blesse, dit le proverbe. Ou qui pique quelqu'un au vif. La réaction de Jean-Luc Mélenchon avant même la publication d'une enquête de L'Express sur son passé d'élu dans l'Essonne l'illustre parfaitement.
Le président de la France insoumise a répondu mercredi 15 sur son blog aux questions de L'Express et de Capital, avant qu'ils ne déversent, selon ses propres mots, leur "flot de l'égout médiatique" ou n'ouvrent leur "canon à merde". Sentant des révélations peu flatteuses venir, il a aussi menacé de mettre en demeure et de porter plainte pour diffamation si on l'accusait, à tort, de népotisme.
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Pourtant, après publication de l'enquête de L'Express ce jeudi 16, on s'aperçoit que rien d'illégal n'a été commis par l'homme politique d'extrême gauche lorsqu'il officiait dans l'Essonne (que ce soit à la mairie de Massy, ou en tant que conseiller municipal, ou conseiller général ou sénateur).
Mais les investigations du magazine économique mettent tout de même en évidence des "petits arrangements" entre amis qui cassent l'image de cet homme politique antisystème, proche du peuple et loin de l'argent. Argent qui ne l'intéresse pas en premier lieu selon ses proches politiques, mais qui constitue quand même "un moyen utile pour défendre ses idées", dixit Francis Lara.
En 2004, alors que Jean-Luc Mélenchon ne siège plus dans l'Essonne, il demande à ce qu'on lui prête une voiture et un chauffeur du conseil général. Michel Berson, qui gère alors le département, accepte. Cette affaire a fait l'objet d'une plainte, jugée recevable mais finalement classée sans suite par le procureur de la République. Avec juste un petit "avertissement solennel" au passage. "Ce véhicule m'a transporté seulement 13 fois entre mars et juin 2004, pendant une période où je devais transmettre tous les dossiers dont j'étais en charge. J'estime qu'il n'y a là aucun abus", a expliqué le principal visé.
L'enquête de L'Express met aussi en avant le "pistonnage" dont certains de ses proches ont bénéficié, grâce aux liens amicaux qu'il avait tissés dans l'Essonne (et ailleurs) Sa fille Maryline Mélenchon notamment est "souvent embauchée par des amis", comme le souligne l'hebdo. Elle a en effet travaillé au conseil général de l'Essonne en 2009, puis adjointe à mairie du 4e arrondissement de Lyon en 2008, et retour dans l'Essonne en 2013. Mais elle a bien candidaté et passé des entretiens.
Encore une fois, rien d'illégal dans tout cela. Pas d'emploi fictif à l'horizon. Juste des manières de faire qui ne cadrent peut-être pas entièrement avec le personnage politique qu'est Jean-Luc Mélenchon.
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