Mélenchon "en totale opposition" avec les Indigènes de la République
Jean-Luc Mélenchon a "confirmé" être "en totale opposition avec le PIR (Parti des indigènes de la République, NDLR) depuis son origine" après avoir été interpellé lundi par le nouveau président de la Licra sur le sujet.
"Je ne crois pas que l'action de cette organisation et de sa principale porte-parole participe à la lutte contre le racisme et pour l'égalité entre les êtres humains", a écrit Jean-Luc Mélenchon à Mario Stasi, président de la Licra (Ligue internationale de lutte contre le racisme et l'antisémitisme), dans une lettre relayée mercredi dans la soirée sur la page Facebook de l'association.
Le chef de file des Insoumis avait adressé sa réponse à la Licra dès lundi, après avoir pris connaissance de l'interpellation de Mario Stasi, mais la Licra l'a publiée deux jours après.
Au cœur de la polémique, Danièle Obono, députée de La France insoumise, qui a déclaré sur Radio J dimanche "respect(er) la militante antiraciste" Houria Bouteldja, porte-parole du PIR, même si elle "n'est pas d'accord" avec tout ce que dit cette "camarade".
Dans un courrier dont l'AFP s'est procuré une copie, M. Stasi exprimait à Jean-Luc Mélenchon sa "plus grande inquiétude face à un tel relativisme qui conduit, par la voix d'une élue de la République, à banaliser le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie".
Interrogée sur le fait de savoir si les propos de Mme Bouteldja - qui affirmait en mars 2015 que "les juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe" - étaient des propos "racistes" ou "antiracistes", Mme Obono avait répondu: "je ne sais pas".
Pour Jean-Luc Mélenchon, la phrase de Mme Bouteldja "est une déclaration antisémite avérée".
"Je condamne une telle déclaration comme je condamnerai tout ce qui attribue à un groupe humain un choix politique du seul fait de son appartenance religieuse ou ethnique supposée. Cette sorte d'assignation est à mes yeux caractéristique du racisme", a-t-il dénoncé dans sa réponse.
"Dans le cas particulier du racisme antisémite, elle renvoie à une longue tradition meurtrière dont il faut toujours craindre les résurgences et tout faire contre ce qui y concourt", a-t-il insisté.
Suscitant une vague de réactions, jusque dans son parti, Danièle Obono avait déjà publié sur Facebook lundi un texte de "mise au point", en se disant "de profond désaccord avec les thèses" du PIR.
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