Jean-Marie Le Pen devant ses derniers fidèles alerte sur "la "révolution démographique" qui vient "d'Afrique"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 septembre 2016 - 17:56
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Jean-Marie Le Pen.
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©Staffprési_esj/Flickr
Jean-Marie Le Pen exclut de se présenter en 2017.
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Jean-Marie Le Pen, 88 ans, ne se résout pas encore à soutenir sa fille. Il envisage même de présenter ses propres candidats aux élections législatives, tout en excluant de se présenter lui-même en 2017.

"Nous sommes mortellement menacés de disparaître": exclu du FN, Jean-Marie Le Pen joue à 88 ans son rôle préféré, pourfendeur de l'immigration et prophète de l'apocalypse devant son dernier carré de fidèles réunis mercredi soir en Seine-et-Marne.

Costume sable, chemise sans cravate et mouchoir bleu, "Le Pen", qui sera le 5 octobre au tribunal de Nanterre pour contester son exclusion du parti en août 2015, lance un énième appel: "Je le dis et le redis à Marine ce soir: +Si vous ne faites pas l'unité du FN (...), alors vous perdrez la bataille politique, et cette défaite sera irrémédiable+".

Mais son ancien parti est sourd. "Zéro chance sur cent", estime un dirigeant, que la candidate à la présidentielle lui adresse un signal.

Alors le pater familias déchu fait durer le suspense: dans une ferme immense de Mormant qui paraît un peu vide, Jean-Marie Le Pen essaie devant la presse de donner corps à ses embryonnaires "Comités Jeanne" avec lesquels il espère aligner des candidats aux législatives, éventuellement "concurrents" de ceux du FN.

"Pour l'instant non", il ne soutiendra pas sa fille à la présidentielle. "Peut-être que je devrai m'y résigner". Mais il ferme la porte à une sixième candidature à l'Elysée, en citant Jean de la Fontaine: "Bâtir passe encore, planter à cet âge...".

Si le message est le même depuis 1972, quand il a co-fondé le FN, Jean-Marie Le Pen entend désormais mal, se déplace difficilement et sa voix a faibli pour les locutions latines.

Entre deux marques d'attention de proches et de son épouse Jany, le "monument que l'on peut visiter, élu député pour la première fois il y a soixante ans", semble se renfrogner.

Dans la ferme templière, 150 fidèles passent à table, dont Anne-Sophie Leclère, ex-candidate FN condamnée le jour même à 3.000 euros avec sursis pour avoir comparé Taubira à un singe.

L'ancien "para" reprend un peu de vigueur pour déclamer la complainte de Diên Biên Phu, avec la France en citadelle assiégée.

L'ennemi, c'est la "révolution démographique" qui vient d'"Afrique", de "l'Algérie", du "Nigeria". "Nos femmes, nos compagnes (...) ont une mission plus importante que l'égalité sociale, celle de la transmission de la vie".

Anthony, 26 ans et les bras tatoués, est venu "pour l'écouter", il est "toujours très intéressant. Mais il n'a pas de rôle politique". Ce banquet "entretient un certain folklore, ça fait plaisir aux gens".

"Il a dit depuis plus de 50 ans ce que nous voyons actuellement" salue Jean-Paul, 70 ans. Mais ses candidats aux législatives, "aura-t-il les moyens, les intéressés? Ca divise".

"Il n'a fait que tendre la main" à sa fille, jure, fidèle parmi les fidèles, Marie d'Herbais, ancienne amie de Marine Le Pen et présentatrice du blog vidéo hebdomadaire du patriarche.

Alain Lavarde, conseiller consulaire en Espagne, arrive d'une réunion frontiste à Bruxelles: "Je viens lui dire +adieu+. Je suis là pour le coeur, c'est mon chef! Mais le FN, c'est Marine et +punto+.".

Devant une forêt de caméras, Jean-Marie Le Pen se réjouit du "côté chaleureux" du dîner, veut "embrasser" les présents "tous un par un" . "Nous aussi!", crie une voix.

Et le presque nonagénaire d'entonner Piaf: "Tant que le vent pousse la frégate, Y'a du bon temps pour les pirates..."

 

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