L'Assemblée débat sur l'Ukraine, Borne défend les sanctions contre la Russie

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FranceSoir avec AFP
Publié le 04 octobre 2022 - 15:30
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afp.com/Alain JOCARD
La Première ministre Elisabeth Borne devant l'Assemblée nationale, le 3 octobre 2022, à Paris.
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Livraison d'armes, prix de l'énergie...: l'Assemblée nationale a repris ses travaux dans l'hémicycle lundi par un débat sur la guerre en Ukraine et ses conséquences en France, avec un appel d'Elisabeth Borne à "continuer les sanctions" pour "rendre le coût de la guerre insupportable pour la Russie".

La discussion a été marquée par quelques piques entre la majorité et le Rassemblement national, qui critique l'impact de sanctions "contre-productives" pour le pouvoir d'achat des Français.

Dans un hémicycle pavoisé de drapeaux ukrainiens, la Première ministre Elisabeth Borne a d'abord salué "l'héroïsme" de l'Ukraine face à la Russie qui se "retranche dans le cynisme, la menace et le chantage".

"Nous sommes déterminés à ce que les crimes commis par la Russie soient documentés, jugés et punis", a-t-elle insisté en s'en prenant plusieurs fois à Vladimir Poutine qui "attaque notre modèle démocratique".

Sans nommer le Rassemblement national, elle a pointé "simplisme" et "propos d'estrade" : les sanctions contre la Russie "fonctionnent", a-t-elle souligné, "n'en déplaise à ceux qui masquent leur fascination pour l'impérialisme russe par un prétendu patriotisme".

"Notre objectif est le même depuis le début : rendre le coût de la guerre insupportable pour la Russie", a-t-elle martelé.

Mme Borne a confirmé une aide aux Français qui accueillent des réfugiés ukrainiens. Elle a aussi annoncé l'organisation "dans les prochains mois" à Paris d'une conférence économique sur l'Ukraine, afin de "mobiliser les entreprises françaises" dans la reconstruction du pays.

Auparavant, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, de retour d'Ukraine où elle a rencontré le président Volodymyr Zelensky, avait insisté sur "l'appui indéfectible de l'Assemblée nationale française à l'Ukraine et à son peuple".

Présent dans les tribunes, l'ambassadeur Vadym Omelchenko a été ovationné par les députés.

Ce débat sans vote, organisé au titre de l'article 50-1 de la Constitution, aura aussi lieu au Sénat le 26 octobre.

Dans la majorité, la cheffe des députés Renaissance Aurore Bergé a interpellé "ceux qui appellent à remettre en cause les sanctions" et "jouent avec les peurs de nos concitoyens". "Parlez directement à vos créanciers", a-t-elle lancé en direction du RN.

Orateur du RN, Jérôme Buisson a fustigé "l'incurie de la politique de défense" et "l'incurie énergétique" du gouvernement. Aux sanctions globales, son parti privilégie "des sanctions ciblées" visant les oligarques, a-t-il expliqué.

Le Rassemblement national maintient aussi son opposition à la livraison d'armes offensives, en estimant qu'elle ferait de la France un "cobelligérant".

La France envisage de nouvelles livraisons de matériels militaires à l'Ukraine, notamment 6 à 12 canons Caesar prélevés sur une commande destinée au Danemark.

À droite, Jean-Louis Thiériot (LR) a renvoyé dos à dos "l'atavisme stalinien" de "l'extrême gauche" et le "culte de l'homme fort" de "l'ultra-droite".

À gauche, le patron du groupe socialiste Boris Vallaud a plaidé dans une proposition de résolution pour "la pleine souveraineté des frontières de l'Ukraine reconnues en 1991" (avec la Crimée et le Donbass), une hausse de l'aide militaire française et de l'accueil de réfugiés ukrainiens.

Le socialiste a aussi promis un amendement au budget pour que "soient saisis et versés à l'Ukraine les dividendes et autres gains des entreprises" françaises "demeurant en Russie". Le groupe pétrolier TotalEnergies "ne saurait recevoir sans état d'âme les 440 millions d'euros de dividendes au 1er semestre 2022 pour sa participation dans (l'entreprise russe) Novatek", a-t-il lancé.

La cheffe de file de LFI Mathilde Panot a condamné comme les autres orateurs l'agression russe. Puis elle a été huée par la majorité quand elle a lancé que "la guerre en Ukraine ne peut servir d'argument pour mener une guerre sociale aux Français".

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