La commission des Finances vote la nationalisation partielle et temporaire d’Atos
FRANCE - Mercredi 25 octobre, la commission des Finances a voté pour la nationalisation temporaire d’une partie du groupe Atos. Pendant que Thierry Breton pérore à l’envi sur les plateaux de télévision du service public au sujet de la possible suspension temporaire du réseau X-Twitter dès février prochain, le Parlement va se prononcer sur la nationalisation temporaire de l’entreprise qu’il gérait de 2009 à 2019.
La valeur d’Atos plonge en bourse et “le groupe est en plein démantèlement”, a confirmé le député Philippe Brun (PS) à la commission des Finances. Le président de groupe LR, Olivier Marleix, s’est allié à lui afin de proposer un amendement en faveur de la nationalisation temporaire de certaines activités de la société. L’amendement en question a été adopté et introduit dans le projet de loi de finances pour 2024. Il devra ensuite être voté à l’Assemblée nationale, le gouvernement ayant d'ores et déjà précisé qu’il n’y était pas favorable.
La nationalisation temporaire de certains actifs stratégiques d'Atos
La gestion des logiciels des services d’urgence, des centrales nucléaires, des compteurs Linky, du portail des douanes, du téléphone de sécurité des armées, le programme Scorpion, les supercalculateurs quantiques… autant d’activités, monopoles du fleuron national, qui risquent d’être démantelées ou vendues au plus offrant, en France ou à l’étranger.
“Il n'est pas concevable que nos supercalculateurs passent sous pavillon étranger, nous devons nous en prévenir”, a alerté Philippe Brun, avant de proposer un amendement pour procéder à une prise de contrôle par l’Etat de certains actifs stratégiques du groupe Atos à hauteur de 390 millions d’euros.
Le député Marleix est venu au soutien du vote en rappelant que “dans la stratégie France 2030, l'État mettra plus d'un milliard sur des stratégies de calcul quantique et ne peut pas se permettre de perdre son principal partenaire”. Et de déplorer : “Atos était une entreprise qui était valorisée presque 8 milliards il y a 3 ans, qui aujourd’hui n’est plus valorisée qu’à hauteur d’environ 500 millions d’euros, c’est dire la tragédie de cette entreprise.” Puis le banc du RN a fini d’enfoncer le clou en incombant la responsabilité de cette faillite à son ancien président-directeur général, Thierry Breton.
“Un énième dossier de pillage de notre génie industriel, sans doute pas étranger à la gestion désastreuse de Thierry Breton”
“Le RN alerte sur cet énième dossier de pillage de notre génie industriel qui n'est sans doute pas étranger à la gestion désastreuse de Thierry Breton”, a dénoncé le député Alexandre Sabatou, tout en relevant que “le gouvernement Macron a eu la bonne idée de lui confier le portefeuille de commissaire européen en charge des industries européennes stratégiques”.
Après les alertes du @RNational_off sur Technip, Alcatel, Alstom énergies, et bien d'autres, voilà qu'un cas de pillage de notre génie industriel se pose avec Atos. Il était urgent de nationaliser Atos pour éviter que l'histoire se répète. #DirectAN pic.twitter.com/NOqGwwd5hd
— Alexandre Sabatou (@ASabatou) October 25, 2023
Il faut dire que l’intéressé est un peu coutumier du fait. Les entreprises dont il a occupé la direction ont fini par être démantelées, à savoir Thomson et France Télécom. Et peut-être Atos demain.
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