La droite en tête, le FN s'installe, la gauche résiste : les trois enseignements du premier tour des élections départementales

Les résultats définitifs du premier tour des élections départementales sont disponibles depuis ce lundi matin. Victoire de l'alliance UMP-UDI, déroute contenue du PS, et Front national qui impose le tripartisme: voici les grands enseignements de ce dimanche 22 mars électoral.

Le ministère de l'Intérieur a publié ce lundi matin les résultats définitifs du premier tour des élections départementales du dimanche 22 mars. Le décompte officiel confirme les tendances données par les instituts de sondage dès dimanche soir: la droite est largement en tête tandis que la gauche résiste à la déroute annoncée et se classe deuxième. Surtout, il faut à l'UMP et au PS le renfort de leurs alliés pour empêcher le Front national de se proclamer "premier parti de France". Voici les trois informations à retenir de ce premier tour.

> Nicolas Sarkozy tient sa première victoire depuis son retour

L'union a fait la force. Totalisant près de 29,5%, les candidats de l'alliance UMP-UDI ont fait mentir les sondages pour se hisser en tête du rapport de forces national du premier tour. Un succès certain pour Nicolas Sarkozy, qui a notamment bâti son retour sur son image de rempart au Front national. Mieux, en tête dans plus de la moitié des départements, l'UMP et ses alliés pourraient faire basculer plusieurs dizaines de départements au second tour et conquérir jusqu'à 71 présidences de conseil départemental, selon les estimations les plus optimistes. Seul bémol: Nicolas Sarkozy n'aura pas réussi à faire baisser le parti frontiste, qui conforte son excellent score des élections européennes de 2014.

> Le Front national réalise un score historique

Avec un peu plus de 25% des suffrages exprimés, le Front national réalise le plus haut score de son histoire dans une élection locale. Le parti de Marine Le Pen améliore encore son score des élections européennes (24,86%), au soir desquels il s'était proclamé premier parti de France, et prouve son enracinement, notamment dans les communes conquises lors des élections municipales de 2014. Au total, le FN arrive en tête dans 43 départements et est toujours en course pour le second tour dans 1.100 cantons sur les 1.900 environ qui restent à pourvoir. Les binômes frontistes se sont ainsi qualifiés pour 772 duels (majoritairement face à l'UMP), 297 triangulaires et une quadrangulaire.

> La gauche fait jeu égal avec la droite

La gauche a fait jeu égal avec la droite sur ce premier tour. Cela peut paraître surprenant car l'alliance UMP-UDI devance de près de 10 points le PS et ses listes d'union de la gauche qui, avec 21% des voix environ, sont même derrière le FN. Mais c'est sans compter les résultats des binômes DVD et DVG (divers droite et divers gauche) qui sont bien souvent soutenus par l'UMP ou le PS et qui sont donc à inclure dans les résultats de ces partis. Au total, l'UMP-UDI-DVD rassemble ainsi 35,51% des suffrages, contre 28,66% au PS-PRG-DVG et 25,26% au Front national.

Si l'on va plus loin, en additionnant les voix qui se sont portées sur les candidats du Front de gauche et des écologistes, qui devraient largement appeler à voter en faveur du candidat de leur camp présent au second tour, le rapport de forces s'équilibre. Le "bloc de gauche" totalise ainsi près de 36,8% des suffrages, contre 37,1% pour son homologue de droite. Le Front national, ne disposant pas d'allié, reste quant à lui à 25%.