La mobilisation contre la loi Travail s'installe dans la durée

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 avril 2016 - 16:52
Image
Manifestations loi travail jeunes
Crédits
©Thomas Samson/AFP
La dernière grande journée de grève et de manifestations, le 31 mars, a rassemblé entre 480.000 et 1,2 million de personnes.
©Thomas Samson/AFP
Avec deux nouvelles manifestations prévues, une le 9 avril et l'autre le 28, la mobilisation contre la loi Travail s'installe dans la durée, les syndicats de jeunesses étant déterminés à ce que le gouvernement abandonne son projet de loi.

Une nouvelle journée d'action samedi 9, une autre déjà programmée fin avril et le mouvement "Nuit Debout" qui se répand: la mobilisation contre la loi Travail s'installe dans la durée, avec des organisations de jeunesse déterminées à maintenir la pression pour arracher des mesures contre la précarité. Les partisans du retrait d'un texte vu comme une "régression sociale" battront le pavé samedi partout en France, à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-Unef-UNL-Fidl. Il s'agira de la sixième mobilisation contre la réforme depuis sa présentation en conseil des ministres le 9 mars, et la troisième réunissant salariés et jeunes.

La dernière grande journée de grève et de manifestations, le 31 mars, a rassemblé entre 480.000 et 1,2 million de personnes - davantage que la première, le 9. En organisant la nouvelle manifestation un samedi, les syndicats souhaitent "élargir" le mouvement "aux familles, à toutes les populations qui ne sont pas forcément en capacité de se mobiliser la semaine", a expliqué à l'AFP Virginie Gensel (CGT). Une nouvelle journée est déjà prévue le 28 avril, à l'appel des mêmes syndicats pour qui "la détermination reste intacte face à l'entêtement du gouvernement à maintenir son projet". Ils jugent le texte "irrespectueux des droits, conditions de travail et de vie des générations actuelles et à venir", ajoutant que "la flexibilité et la précarité n'ont jamais été facteur de progrès et d'emploi".

Entre ces deux dates, ils appellent "à multiplier les initiatives pour faire entendre leurs revendications, préparer activement cette journée de grève et mobilisation par des rassemblements, interpellations de parlementaires, des manifestations et actions initiées au niveau local". Pour l'Unef, le premier syndicat étudiant à la pointe de la contestation, la journée de samedi sera "déterminante". Il est "très important que les jeunes restent mobilisés", a estimé son leader, William Martinet, mercredi 6 à l'issue de sa rencontre avec les ministres de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, de la Jeunesse Patrick Kanner et du Travail Myriam El Khomri, qui porte le projet de loi. Car le "désaccord persiste" sur le projet de réforme du droit du travail, malgré "un cadre de dialogue qui, on l'espère, permettra de faire bouger les choses en positif", a dit le président de l'Unef qui estime avoir été "écouté".

Avec d'autres organisations d'étudiants et de lycéens, qui seront reçues dans les prochains jours par le Premier ministre Manuel Valls, le syndicat est déterminé à arracher des mesures concrètes pour lutter contre la précarité des jeunes, en particulier l'"accès à un emploi stable" et "aux droits sociaux" avec un prolongement des bourses étudiantes jusqu'à l'accès à la vie professionnelle. Il veut également une augmentation du nombre de places de formation professionnelle et milite pour améliorer les conditions de vie et de travail des apprentis.

En parallèle, le mouvement "Nuit Debout" né de la contestation contre la loi El Khomri, s'apprête à entamer sa 7e nuit d'occupation de la place de la République à Paris et essaime en province (Toulouse, Rennes, Nantes...). Les manifestants, qui ont reçu le soutien des Espagnols de Podemos, sont scrutés de près par la gauche. Leurs aspirations dépassent cependant largement la loi travail: réfugiés, mal-logement, précarité, exercice de la démocratie... tous les sujets sont débattus.

A l'Assemblée, les débats continuent en commission des Affaires sociales, qui termine vendredi 8 son examen du projet de loi avant son passage dans l'hémicycle le 3 mai. Les députés ont déjà modifié certaines dispositions dans un sens plus protecteur: sanctuarisation des 11 heures de repos quotidien, extension du compte personnel d'activité aux retraités, atténuation des conséquences pour les salariés qui refuseraient des accords dits "offensifs" dans des entreprises sans difficultés... Mais pour les partisans du retrait, c'est la "philosophie" même du texte qui pèche, avec sa volonté de décentraliser le dialogue social au niveau de l'entreprise. Et l'article 30 sur les licenciements économiques continue de cristalliser les inquiétudes.

 

À LIRE AUSSI

Image
smartphone SMS
Droit à la déconnexion : les dispositions prévues dans la loi Travail avancées d'un an
Les députés ont avancé d'un an, à 2017, l'entrée en vigueur de l'article du projet de loi travail qui prévoit un "droit à la déconnexion", lors de l'examen du texte en...
07 avril 2016 - 11:08
Lifestyle
Image
L'Assemblée nationale.
Loi Travail : les députés ouvrent le Compte personnel d'activité aux retraités
Les députés ont ouvert mercredi 6 au soir aux retraités le Compte personnel d'activité (CPA), présenté comme la grande réforme sociale du quinquennat, dans le cadre de...
07 avril 2016 - 10:07
Politique
Image
Cortège contre la loi travail manifestation Paris
Loi Travail : sept organisations appellent à une nouvelle journée d'action le 28 avril
Sept organisations représentant salariés, étudiants et lycéens ont appelé mercredi à une nouvelle journée d'action le 28 avril pour réclamer le retrait de la loi trava...
07 avril 2016 - 08:57
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.