La présidence française déclassifie des documents sur le génocide rwandais
Alors que mardi 7 avril, le monde commémorait le 21e anniversaire du déclenchement du génocide rwandais, l'Elysée a profité de cette date symbolique pour déclassifier les archives de la présidence française concernant cette période sombre de l'Histoire.
Parmi les documents qui sont désormais disponible, ont trouve des notes des conseillers diplomatiques et militaires de l'Élysée, mais aussi des comptes rendus de conseils restreints de défense ou de réunions ministérielles. Ils seront ainsi à la disposition des chercheurs ou des associations de victimes, souligne la présidence française.
Les archives de l'Assemblée nationale, du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Défense devraient prochainement être déclassifiées dans un souci de transparence voulue par François Hollande. Sans toutefois préciser de date.
La période s'étend du 1er octobre 1990 lorsque les rebelles à majorité tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) de l'actuel président du pays Paul Kagame sont repoussés vers l'Ouganda par le régime hutu de Juvénal Habyarimana avec l'appui des forces françaises lors de l'opération Noroît jusqu'à 1995. Soit la première année post-génocide, un massacre que la conquête du Rwanda par le FPR et la défaite militaire du régime génocidaire hutu permis d'arrêter.
Le 6 avril 1994, l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana est abattu alors qui devait atterrir à Kigali, la capitale du Rwanda et le chef de l'Etat tué. Le pouvoir échoit alors au colonel Bagosora, extrémiste hutu, qui fait assassiné la Première ministre Agathe Uwilingiyimana, hutue modérée. Dès le lendemain du crash de l'avion présidentiel, les massacres systématiques de Tutsi commencent, perpétrés aussi bien par les milices extrémistes Interahamwe que par les membres de l'armée rwandaise, garde présidentielle en tête.
En une centaine de jours, entre avril et juillet 1994 - lorsque les forces du FPR s'emparent de Kigali -, quelque 800.000 personnes, essentiellement issues de la minorité tutsie, ont été tuées selon l'ONU.
La déclassification des archives de la présidence française devrait permettre de faire la lumière sur le rôle trouble joué par Paris lors du génocide. L'Etat français est régulièrement accusé par le président Kagame et les associations de victimes du génocide d'avoir apporter un soutien logistique, militaire et financier au régime de Juvenal Habyarimana et d'avoir faciliter l'exfiltration de hauts dignitaires du régime génocidaire alors que ceux-ci perdaient le conflit qui les opposaient aux rebelles du FPR.
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