Le "dieselgate" doit donner un coup d'accélérateur à l'électrique, selon Royal
Lors d'une visite de deux heures au Mondial de l'automobile de Paris, qui ouvrait ses portes au public, Mme Royal, dont le portefeuille inclut les Transports, s'est surtout intéressée aux voitures rechargeables et a vanté l'action du gouvernement pour le développement de leurs ventes.
Au-delà de Volkswagen, qui a avoué il y a un an avoir truqué les logiciels gérant les moteurs de 11 millions de voitures diesel, l'enquête d'une commission d'experts nommée par Mme Royal a décelé des "anomalies" sur les émissions de polluants de voitures de plusieurs marques. L'enquête a aussi mis en évidence le décalage parfois considérable entre les émissions polluantes lors des séances d'homologation et en conditions réelles.
"Les constructeurs automobiles le savaient, ils ne s'en sont pas vantés, donc ce n'est pas bien mais, en même temps, ce n'est pas une fraude au sens où ils n'ont pas installé de logiciel de fraude", a assuré Mme Royal. Vendredi 30, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, s'était dit "totalement déterminé à collaborer à tous les niveaux" avec la commission, qui poursuit ses investigations.
Les constructeurs "doivent maintenant, et les constructeurs de marque française s'y sont engagés, dont Renault, se remettre aux normes", a remarqué Mme Royal. "Maintenant, ce que je souhaite, c'est que de cette crise sorte un coup d'accélérateur pour la voiture électrique. La voiture électrique, la voiture à hydrogène, ça doit être maintenant une priorité, les constructeurs doivent baisser les prix et élargir leur gamme", a-t-elle lancé.
Lors de son passage au Mondial, la ministre n'a eu d'yeux que pour les voitures électriques, que ce soit sur les stands des marques du groupe PSA (Peugeot, Citroën et DS) ou celles de Renault, qui montrait sa nouvelle Zoé à l'autonomie quasi doublée: 400 km théoriques, 300 en conditions réelles. "L'autonomie est quelque chose de totalement crucial, parce que ce qui freine l'achat d'une voiture électrique, c'est la peur de tomber en panne", a-t-elle affirmé.
"Il y a deux choses à faire: renforcer l'autonomie des batteries et, deuxièmement, déployer davantage de bornes de recharge", a-t-elle dit, alors que son ministère a indiqué que la France était en avance sur l'objectif de déployer un million de points de charge, publics ou privés, sur tout le territoire à l'horizon 2020. "Il y a un crédit d'impôt sur les bornes privées, ça coûte 400 euros" avec ce dispositif, a relevé la ministre, en se félicitant aussi de la prolongation, dans le projet de loi de finances 2017, du "superbonus" de 10.000 euros pour l'achat d'une voiture électrique contre la mise au rebut d'un diesel de plus de dix ans.
Mme Royal a également arpenté les stands de Nissan, partenaire de Renault, pour voir la Leaf électrique mais aussi la nouvelle Micra fabriquée en France. Les Tesla, luxueuses voitures électriques américaines, ont de même eu droit à sa visite ainsi que les équipementiers français Faurecia et Plastic Omnium, en pointe dans la dépollution des diesel et l'allègement des automobiles.
Mme Royal a noté que plus de 100.000 véhicules électriques circulent aujourd'hui en France, même si la proportion reste faible dans un parc de plus de 38 millions d'unités. Depuis le début de l'année 2016, un peu plus d'1% des voitures neuves immatriculées dans l'Hexagone fonctionnent à l'électricité.
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