Les séjours à l'hôpital sont plus courts avec Omicron, selon Véran
Les patients atteints de Covid 19 restent moins longtemps à l'hôpital et sont moins envoyés en réanimation quand ils sont infectés au variant Omicron, devenu largement majoritaire en France ces dernières semaines, a rapporté lundi le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Par rapport à ses prédécesseurs, Omicron "donne moins de détresse respiratoire, donc il envoie moins les patients en réanimation", a déclaré M. Véran lors d'une audition devant les sénateurs.
Apparu fin 2021, Omicron a provoqué une explosion des cas de Covid en France, comme dans de nombreux autres pays, à cause d'une contagiosité bien plus élevée que les précédentes incarnations du virus.
Mais il se montre aussi clairement moins dangereux, même s'il est encore difficile de déterminer dans quelle mesure cette moindre sévérité compensera l'explosion des cas.
Omicron provoque tout de même "des syndromes grippaux assez forts" et entraîne, comme les précédentes versions du virus, "une augmentation conséquente des hospitalisations", a prévenu M. Véran.
Mais "nous savons avec suffisamment de recul désormais (que les séjours sont) plus courts qu'avec les variants précédents", a-t-il noté, remarquant qu'Omicron paraît plutôt affecter les parties hautes des voies respiratoires (et touche donc moins les poumons que d'autres variants).
Les patients hospitalisés "vont avoir des besoins en oxygène de trois quatre jours et (...) ensuite vont pouvoir sortir", a détaillé le ministre.
- Signes encourageants -
L'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a étudié la part du variant Delta et du variant Omicron chez les nouveaux patients hospitalisés dans ses services pour Covid-19 entre le 1er décembre et le 4 janvier, en soins critiques et en hospitalisation conventionnelle.
Ces données concernent 3.112 patients: 491 patients hospitalisés en soins critiques et 2.621 patients pris en charge en hospitalisation conventionnelle.
"Elles montrent une nette augmentation de la proportion de patients infectés par le variant Omicron en hospitalisation conventionnelle et jusqu'à début janvier une stabilité de la proportion de patients infectés par Omicron, qui restent très minoritaires en soins critiques", note l'AP-HP dans un communiqué. Ainsi elle a noté "en moyenne sur la dernière semaine de 2021, environ 19% d'entrants quotidiens avec Omicron en soins critiques et 54% en hospitalisation conventionnelle".
Et pour les patients en hospitalisation conventionnelle, les séjours de courte durée, inférieurs à un jour, représentent "19% des séjours pour les patients entrants infectés par Delta et 43% pour les patients entrants infectés par Omicron".
Ainsi, la probabilité d'avoir recours aux soins critiques est "trois fois plus élevée chez les patients infectés par le variant Delta que par le variant Omicron", conclut l'AP-HP.
La durée des hospitalisations Covid est un enjeu crucial pour mesurer à quel point le système de santé risque d'être saturé alors que la vague d'Omicron ne donne pour l'heure pas de signe d'accalmie en France.
Sur ce plan, Olivier Véran s'est abstenu de s'avancer sur la date d'un pic éventuel mais a remarqué que des signes encourageants venaient du Royaume-Uni, où Omicron s'est répandu avant la France.
"Dans la région londonienne, là où il a frappé en premier, il baisse", a noté M. Véran citant aussi l'Afrique du Sud, l'un des premiers pays où Omicron a été repéré, et où la vague liée au variant semble désormais passée.
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