Les territoires d'outre-mer isolés pour les fêtes ?
À moins d’une semaine des fêtes de fin d’année, il n'est pas aisé de s'y rendre, ni d'en sortir. Les territoires d'outre-mer sont isolés, même pour les personnes ayant reçu une dose de vaccin contre le Covid-19.
Selon le gouvernement, « les déplacements en provenance et en direction de tous les territoires d’outre-mer sont soumis à la production de motifs impérieux, sauf pour les personnes bénéficiaires d’un schéma vaccinal complet, et à des conditions de tests ». Ainsi, alors mêmes que ce sont des territoires français, les déplacements sont limités, voire interdits, pour ceux qui ne peuvent montrer patte blanche.
Voir aussi : "Colère en Guadeloupe : l'hôpital cache-t-il les chiffres des vaccinés ? Me Bessis et Soumïâa Sayah".
Il est à préciser tout de même que, suivant cette règlementation, même les personnes vaccinées doivent présenter un test négatif de dépistage contre le Covid-19. Ainsi, au sein d’un même pays les déplacements sont limités, voir interdits pour les personnes non-vaccinées ou ne présentant pas les doses demandées par le Gouvernement, de vaccin contre le Covid-19.
Selon cette règle, même les populations vaccinées doivent présenter un test négatif de dépistage contre le Covid-19, du fait que les injections n’empêchent pas la contamination. Sur place en Guadeloupe, Soumîàa Sayah, infirmière libérale, explique que les motifs impérieux ne sont pas si stricts que l’on pourrait l’entendre : « je connais des gens qui sont repartis en métropole pour motif de rapprochement familial. Moi, c’est pour accompagner ma fille mineure que je pourrais repartir la semaine prochaine. Au final, on voit que beaucoup de gens connaissent mal les conditions de déplacement. Les gens n’osent pas voyager parce qu’ils ont peur et croient qu’il est interdit de voyager, alors qu’en réalité ils ne sont pas hypers stricts sur les déplacements. On a beau faire des communiqués pour expliquer ce qu’il se passe, tout le monde ne les regarde pas. ».
Ce ressenti n'est pas partagé par tout le monde : Stéphane, habitant de Guadeloupe, observe que sur le site du gouvernement, ce motif de rapprochement ne fait pas partie de la liste proposée par le gouvernement, « A moins que les contrôles soient plus laxistes lors des départs, c'est compliqué pour nous de prévoir des voyages. On est cantonné à se déplacer entre les îles de Guadeloupe mais vers la métropole ça nous semble difficile lorsqu'on est non-vaccinés. »
Sur l’île, les manifestations se sont poursuivies ces derniers jours : des centaines de manifestants ont bloqué pendant plusieurs heures le centre commercial Destreland.
Un feu a été déclaré à l’intérieur du bâtiment, les manifestants rejettent toute responsabilité compte tenu du fait qu’ils n’ont pas pénétré l’enceinte et se sont cantonné à manifester à l’extérieur. Les manifestations vont probablement laisser place aux retrouvailles familiales comme en métropole. Néanmoins, les tensions demeurent, car le ministère de la Santé a annoncé que les suspensions des soignants non-vaccinés et personnels en contact avec des patients prendront effet dès le 31 décembre prochain. Selon Stéphane, les associations locales négocient avec les élus, mais ces derniers n'ont pas la main sur les décisions des politiques liées à la situation sanitaire. Les manifestations recommenceront aux Antilles dès le premier week-end de la nouvelle année.
Par ailleurs, l’état d’urgence sanitaire avait été prolongé en Guyane et en Martinique jusqu’au 31 décembre. En Martinique et en Guadeloupe, le couvre-feu est maintenu de 19 h à 5 h du matin.
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