Lienemann, Rugy, Bennahmias, Filoche : déjà 4 candidats en 4 jours à la primaire de la gauche
Très critiquée, la compétition fait quand même des émules. Quatre personnalités du PS et de la gauche se sont d'ores et déjà déclarées candidats à la "primaire de la Belle alliance populaire" annoncée vendredi 17 par Jean-Christophe Cambadélis pour désigner un candidat commun PS, PRG, écolos pro-gouvernement et Front démocrate en vue de la présidentielle de 2017. Un scrutin pas si fermé au sein duquel les (très) frondeurs Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche devraient côtoyer les (très) réformistes François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias, et bien d'autres.
La sénatrice de Paris a été la première à ouvrir le bal des prétendants en officialisant sa candidature dès lundi 20. "Compte tenu du discrédit de François Hollande et de sa ligne politique, cette primaire de la gauche était devenue inéluctable", a taclé au passage l'ancienne ministre, qui s'était par ailleurs déclarée candidate à la présidentielle début juin, sur RFI. Une annonce qui n'en était ainsi pas une tant la sénatrice multipliait les sorties pour réclamer une primaire et avait déjà dit qu'elle y concourrait pour affronter le président sortant.
Tout comme Gérard Filoche. Tout en finesse, comme à son habitude, l'ancien inspecteur du travail devenu très médiatique a estimé que "même une chèvre" gagnerait face à François Hollande (plus que probable candidat à cette primaire). "Moi président, je tiendrai mes promesses", a-t-il lancé ce mardi matin sur BFMTV, avant de se lancer dans une anaphore calquée sur celle, fameuse, du locataire de l'Elysée lors du débat contre Nicolas Sarkozy en 2012. Pêle-mêle, le défenseur de la retraite à 60 ans, qui a soufflé ses 70 bougies en décembre dernier, a déroulé un programme basé sur la semaine de travail de 32 heures et le SMIC à 1.800 euros.
Face à eux, Jean-Luc Bennahmias, l'inusable ancien dirigeant des Verts passé par le MoDem et dirigeant désormais le Front démocrate, composante de l'UDE elle-même partie intégrante de la Belle alliance populaire. "Je suis le candidat démocrate à la primaire de la gauche", dit-il à FranceSoir. Son ambition: porter les sujets du revenu minimum universel et de la sécurité sociale professionnelle. Le tout avec une grosse pincée d'Europe, sinon fédérale du moins largement renforcée "autour de la zone euro", et bien sûr d'écologie. Un thème sur lequel l'ancien député européen affrontera son camarade mais néanmoins adversaire François de Rugy (tous deux coprésident l'UDE).
Le député de Loire-Atlantique veut ainsi être le candidat des "écologistes réformistes". Souhaitant apparaître plus prudent, de Rugy se multiplie néanmoins pour dire et répéter qu'il "pourrait" participer à cette primaire (dès samedi à l'AFP) et qu'il "envisage" d'être candidat (ce mardi à L'Opinion). Son parti Ecologistes!, rassemblant les ex-EELV, entend ainsi devenir la seule formation capable de mêler environnement et épreuve du pouvoir, alors qu'EELV a écarté l'idée de participer. Objectif: porter, seul, cette problématique aux côtés du PS.
Et la liste devrait encore s'allonger. Outre François Hollande, pour qui la compétition a été taillée sur-mesure, sont attendus un représentant du PRG et au moins un ténor des frondeurs. Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, duo expulsé du gouvernement à la fin de l'été 2014 pour cause de lèse-majesté, devraient ainsi se lancer, même si le premier fait mine de réfléchir. Reste à savoir s'ils seront les seuls.
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