Primaire à gauche : la presse salue "l'habileté" de Hollande
La presse de lundi salue "l'habileté" mais pointe aussi les "limites" de l'annonce par le PS d'une primaire à gauche pour 2017, à laquelle concourra François Hollande s'il veut se représenter.
Michel Urvoy rappelle dans l'éditorial de Ouest-France que, "à droite, et plus encore à gauche, la primaire vise à rassembler la famille en barrant la route aux dissidences et aux initiatives hors appareils".
Déjà expérimentée en 2007 puis 2012 par le PS, la primaire s'imposerait toutefois pour la première fois à un président sortant si François Hollande décidait de se représenter.
Ne pas passer par une primaire comportait le risque d'un éparpillement des candidatures à gauche et d'une élimination dès le premier tour pour le président sortant.
"La primaire était une grenade dégoupillée lancée dans la cour de l’Élysée ; l’hôte des lieux la renvoie dans les pieds de ses ennemis", analyse Guillaume Tabard dans son billet politique du Figaro.
"François Hollande fait le pari que les candidats ne résisteront pas, sur sa gauche, aux douces sirènes d’une primaire", explique Cécile Cornudet dans Les Echos. "Le chemin de crête n’est pas large, mais il l’est toujours plus que celui qui se dessinait sans primaire."
Dans Le Républicain lorrain, Pierre Fréhel, juge que "tactiquement, l'opération qui vise à balayer pour éviter l’élimination au premier tour est donc habile".
Mais "toute habileté cependant a ses limites. Cette primaire réduite à la gauche dite de gouvernement ne règle pas le problème Mélenchon", rappelle Guillaume Tabard du Figaro. Jean-Luc Mélenchon, du Parti de gauche, a d'ores et déjà lancé sa campagne présidentielle et réaffirmé son refus de participer à une primaire.
En outre, "en choisissant de sacrifier au rituel des primaires pour partir à la reconquête de son électorat massivement en déshérence, François Hollande mise sur une victoire annoncée qui n’en appelle pas forcément une autre" aux deux tours de la présidentielle, remarque Dominique Garraud de La Charente libre.
L'Humanité rappelle en effet, sous la plume de Maurice Ulrich, que "l’opération ainsi programmée de relookage du président se heurte d’emblée au mur d’une impopularité sans précédent".
Ce qui fait comparer cette primaire, par Michel Urvoy (Ouest-France), à "la dernière trouvaille démocratique pour permettre à un système décrié de se perpétuer".
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