Loi Travail : les opérations escargot et barrages se poursuivent, la circulation difficile
Des routiers et des grévistes opposés au projet de loi Travail menaient ce mardi 17 au matin des opérations escargot et des blocages de sites, notamment pétroliers, dans l'ouest de la France, occasionnant d'importantes difficultés de circulation. Des actions menées à l'appel des fédérations FO et CGT des transports avaient lieu au Havre, à Rennes, à Lorient, à Caen ou encore au Mans. Les syndicats de routiers s'inquiètent de potentielles baisses de salaires, le projet de loi Travail prévoyant qu'un accord d'entreprise puisse ramener la majoration des heures supplémentaires à 10% au lieu des 25% généralement pratiqués.
Depuis 6h, environ 3.000 personnes, selon l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires et Unef paralysent Le Havre, ainsi que les zones portuaires et industrielles de la cité normande, bloquant des milliers d'automobilistes. Les manifestants ont installé une quinzaine de points de blocage, notamment au niveau du pont de Normandie et de la raffinerie Total. Une énorme fumée noire est visible à plusieurs kilomètres à la ronde du fait des pneus brûlés par les manifestants. Des branches d'arbres servent également de combustible.
A Rennes, une opération escargot entamée vers 7h sur la rocade était accompagnée d'un barrage filtrant au niveau de la sortie pour Lorient, générant un embouteillage sur les trois-quarts de la rocade dans les deux sens, selon le centre d'information routière. A Caen, un blocage filtrant était en place en début de matinée à une sortie du périphérique, laissant passer les automobiles au ralenti mais pas les poids lourds, selon la préfecture.
Une manifestation avait lieu sur l'autoroute A11 au nord du Mans, selon Bison futé, et un des deux principaux points d'entrée à Lorient était bloqué par 200 manifestants, selon France Bleu. En Loire-Atlantique, quasiment tous les accès à la zone portuaire à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire, mais aussi au terminal portuaire de Bouguenais, près de Nantes, étaient bloqués, selon la préfecture et la CGT.
Selon Pascal Pontac, secrétaire général CGT du port de Nantes/Saint-Nazaire, il y a au total huit barrages sur la zone portuaire autour de Montoir-de-Bretagne, dont un filtrant, avec "70-80 personnes par barrage". "Le port de Saint-Nazaire a complètement cessé ses activités depuis hier (lundi) soir, comme tous les ports français", a-t-il assuré.
Les agents portuaires et dockers bloquaient le port de Saint-Nazaire avec des pneus en feu et des engins de manutention sur les voies ferrées et routes autour du port, a constaté un photographe de l'AFP. Le blocage s'est étendu à la raffinerie Total de Donges, où un mouvement de grève de 24 heures avait été voté jeudi lors d'une assemblée générale par "92%" des salariés, a indiqué Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général CGT de la raffinerie. Devant la raffinerie de Donges, plusieurs dizaines de grévistes CGT bloquaient avec d'énormes feux de pneus les accès au site, qui est à l'arrêt, depuis 5h du matin, a constaté un photographe de l'AFP.
La préfecture signale également un barrage filtrant des routiers à Thouaré-sur-Loire, une commune située au nord-est de Nantes, sur la route d'Ancenis, et une distribution de tracts au niveau du péage du Bignon, au sud de Nantes, sur l'A83. Dans le reste du pays, des barrages filtrants étaient également organisés pour bloquer les poids lourds à Calais, Lille, Dunkerque, Avignon, Marseille, Bordeaux, selon le secrétaire général de FO-Transports, Patrice Clos, interrogé par l'AFP.
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