Loi Travail : utiliser le 49-3 est "un passage en force" aux allures d'"aveu de faiblesse", tacle la presse
Dégainer l'arme constitutionnelle du 49-3 pour faire passer la loi travail sans vote est "un terrible aveu d'échec" et de "faiblesse" du gouvernement, estime la presse de ce mercredi 11. "Le passage en force de Valls", titre Le Parisien après la décision du Premier ministre de recourir à l'article 49-3. Conséquence pointée par Le Figaro: "le feu à gauche" où "certains n'écartent pas de renverser" le gouvernement lors du vote sur la motion de censure prévu jeudi 12. Illustration dans L'Humanité, où Patrick Apel-Muller sonne la charge: "ce gouvernement censure le peuple… censurons-le !" La détermination de l'éditorialiste communiste illustre l'affrontement entre ces "deux gauches irréconciliables" décrites dans Libération par Grégoire Biseau pour qui "ce 49-3 est un terrible aveu d'échec". "Jusqu’au bout, le texte a bougé. Mais l’exécutif a refusé de donner du temps de débat aux frondeurs. Et les frondeurs de donner du crédit à l’exécutif. Le bilan est ravageur, pour tout le monde."
Dans La Croix, François Ernenwein dresse le même constat: "se montrer incapable, par raideur et défaut de méthode, de construire des compromis dans son propre camp ressemble à un aveu de faiblesse". Philippe Marcacci parle dans L'Est républicain d'un "passage en force aux allures d’aveu de faiblesse". C'est "l’illustration d’une majorité… minoritaire" pour Michel Urvoy dans Ouest-France. Et un gouvernement "plus affaibli que jamais", résume Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées. "L’escamotage d’un vrai débat au Palais-Bourbon en dit long sur la fragilité du gouvernement", commente Christophe Hérigault de La Nouvelle République du Centre ouest.
Alors même que des milliers de personnes se sont rassemblées dès mardi 10 au soir dans plusieurs villes françaises pour protester contre le recours au 49-3, "la vérité est que cette loi est devenue autre chose que ce qu’elle annonce. Elle est un répulsif pour tout un corps électoral qui aujourd’hui hait François Hollande", analyse Yves Harté dans les colonnes de Sud Ouest. "Entre l’épreuve à l’Assemblée et l’épreuve de la rue, la dernière grande réforme du quinquennat n’est pas encore au Journal officiel !", prédit Hervé Favre dans La Voix du Nord. Au-delà de la loi Travail se profile l'échéance présidentielle et, "après le recours au 49-3, François Hollande aura encore plus de mal à rassembler son camp en vue de 2017", conclut Grégoire Poussielgue dans Les Echos.
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