Manuel Valls : "hors de question de changer le cadre" de la loi Travail
Ce qu'il veut dire aux Français
"Je pense à eux. Ce sont eux qui pâtissent de cette situation. Des salariés, des ouvriers, ceux qui sont au chômage qui (subissent) les files d'attente, qui subissent cette situation qui peut peser sur l'économie alors que le chômage baisse pour la deuxième fois consécutive. Notre économie doit être assurée et cette situation peut nuire à notre économie".
"Je veux dire notre conviction. Je ne suis pas dans un combat contre la CGT ou un +mano a mano+ contre Philippe Martinez. Comment peut-on penser que je veux casser le modèle social et remettre en cause le droit des syndicats? Cette loi est bonne pour les entreprises, pour les salariés, pour les syndicats, pour les jeunes. J'ai des convictions, je les défends, ce texte me paraît utile pour le pays".
La CGT fait-elle la loi?
"Je suis très respectueux du rôle des syndicats, (...) je suis respectueux de la CGT dont je connais la participation à l'histoire de notre pays. Mais ce n'est pas la CGT qui peut bloquer le pays ou imposer une loi. Contrairement aux syndicats réformistes, elle a refusé l'accord".
"Le président de la République, le chef du gouvernement et le gouvernement gouvernent. Quelle sont les alternatives? Le retrait n'est pas possible. Le retrait c'est l'impossibilité pour tout gouvernement de réformer. Des élections législatives anticipées? C'est le projet de la droite".
Revenir sur l'article 2 de la loi?
"Hors de question de changer le cadre, il peut y avoir une modification, une amélioration. La CFDT, le premier syndicat de France, considère que ce texte est bon pour les salariés. Moi je vais réécrire un article qui est le cœur de cette loi?"
"Ce pays se meurt de ses conservatismes, de son impossibilité à réformer. Ma responsabilité n'est pas de suivre les sondages, c'est d'écouter les Français et j'entends ceux qui souffrent. Il ne s'agit pas d'un entêtement. Je pense que ce texte est bon. Il peut toujours y avoir une précision mais le cœur de la loi ne sera pas modifié".
"Biens sûr (je suis prêt à recevoir CGT). Mais la CGT propose comme négociation le retrait. Nous avons négocié avec tous les partenaires sociaux il y a plusieurs mois. La négociation sur ce texte a été faite depuis un an".
Une mobilisation contre le gouvernement en général?
"Je pense que c'est même un refus plus large de la politique, des institutions, des syndicats".
Un référendum?
"On ne peut pas organiser de réfrendum sur un texte de loi de ce type. Je veux convaincre les Français qu'il y a des bonnes choses. (La situation est) la faute à un syndicat minoritaire qui veut imposer sa loi. Le 49-3 c'est dans la Constitution. Les blocages des sites ne sont pas dans la Constitution".
Une réquisition des salariés des dépôts de carburants?
"Nous allons continuer à débloquer. On peut envisager toutes les solutions. Il faut du droit en fonction d'une certaine situation".
"Je ne vais pas annoncer ici les réquisitions mais toutes les possibilités sont sur la table. Le gouvernement est totalement mobilisé. Nous voyons la situation".
Les blocages s'étendent aux centrales électriques et nucléaires
"Il y a des délestages mais pas de coupures de courant. Le nucléaire est un secteur sensible. Je crois à la responsabilité des salariés d'EDF qui n'est en rien concernée par la loi Travail".
"La responsable CGT d'EDF assume parfaitement que nous importions de l'énergie ce qui représenterait un coût pour l'économie. Mais bon sang on est patriote ou pas? C'est une action irresponsable".
Le gouvernement qui se refuse à parler de "pénurie" de carburant
"20% à 30 % sont fermées ou en difficulté. La pénurie est là en partie. Je ne minimise ni les difficultés des Français, ni l'attitude irresponsable de la CGT".
Le soutien de François Hollande et Bruno Le Roux
"Bruno Le Roux est d'une loyauté absolue. Il a dit clairement les choses. Je n'ai aucun doute sur le soutien de François Hollande. Il ne peut en être autrement" .
La libération des incendiaires présumés d'une voiture de police
"C'est le choix de la justice, je fais très attention à ce type de commentaires. Le parquet a fait appel. Quand on veut se faire du flic, la place est en prison. Nous sommes aux côtés des policiers et gendarmes sur qui pèsent d'énormes responsabilités".
"Il y a dans le pays un besoin d'ordre républicain, un ordre juste. Ma responsabilité est de faire en sorte que l'autorité de l'Etat (soit respectée) et qu'on débloque ces sites".
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