Marine Le Pen avec ses alliés européens à Madrid pour éteindre le feu français

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Par Anne RENAUT - Madrid (AFP)
Publié le 29 janvier 2022 - 01:25
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Marine Le Pen lors de ses voeux à la presse, à Paris, le 26 janvier 2022
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Marine Le Pen lors de ses voeux à la presse, à Paris, le 26 janvier 2022
© Thomas SAMSON / AFP/Archives

Marine Le Pen, candidate d'extrême droite à la présidentielle, revoit samedi à Madrid ses alliés européens pour assoir sa crédibilité pendant que le feu de la saga familiale couve à Paris avec sa nièce Marion Maréchal, tentée de rejoindre Éric Zemmour.

La candidate du Rassemblement national a jugé vendredi "violent" que sa nièce songe à rejoindre son rival en insistant sur "l'aspect personnel" de leur relation et en assurant être "mieux placée" pour gagner en avril que l'ancien éditorialiste.

Marine Le Pen (autour de 17%) est donnée dans les sondages à la deuxième place au premier tour, au coude-à-coude avec la candidate LR Valérie Pécresse, devant Eric Zemmour (13%).

Alors que des rumeurs évoquaient un ralliement de Marion Maréchal début février, cette dernière a d'abord démenti, avant de se confier au Parisien puis au Figaro pour dire qu'elle veut "refaire de la politique" et qu'elle "penche" pour Eric Zemmour, sans le rallier à ce stade.

Marine Le Pen a voulu "faire sortir du bois" sa nièce, voire savonner la planche de son ralliement officiel, estime une source proche de la campagne d'Eric Zemmour.

Au risque raviver les plaies familiales, que Marion Maréchal veut à tout prix éviter.

- Démarquer -

Loin de ces remous, Marine Le Pen rencontre samedi à Madrid ses alliés d'extrême droite et souverainistes, parmi lesquels figurent les Premiers ministres hongrois Viktor Orban et polonais Mateusz Morawiecki, près de deux mois après une rencontre similaire à Varsovie.

De quoi conforter sa stature internationale et sa crédibilité sur sa capacité à accéder au pouvoir, alors qu'elle a obtenu pour sa campagne présidentielle un prêt de 10,6 millions d'euros "de la part d'une banque européenne", comme on l'a appris vendredi.

Elle se démarque d'Eric Zemmour qui a, lui, connu dans sa pré-campagne des déplacements internationaux chahutés à Londres et Genève, après avoir devancé sa concurrente à l'automne chez Viktor Orban à Budapest.

Marine Le Pen n'exclut pas à Madrid de "discuter" avec ses alliés polonais de l'avenir des deux anciens eurodéputés partis chez Eric Zemmour, Jérôme Rivière et Gilbert Collard.

Les deux élus ont été exclus du groupe Identité et Démocratie (ID) au Parlement européen, où siège le RN, mais pourraient être tentés de rejoindre un autre groupe.

La candidate a pris soin d'emmener à Madrid l'eurodéputé Nicolas Bay, premier vice-président du groupe ID, qui "a toute sa place" a-t-elle souligné mercredi, alors qu'il est cité parmi ceux tentés de rejoindre Eric Zemmour.

Marine Le Pen a salué vendredi à son arrivée ses "amis" du parti espagnol Vox, hôte de la réunion à Madrid, qui avait noué un partenariat avec l'école de sciences politiques de Marion Maréchal.

- Ukraine -

Sur le plan européen, il s'agit pour Marine Le Pen, qui a renoncé à sortir de l'euro, de démontrer que les souverainistes peuvent "changer l'Europe de l'intérieur", même si rien n'est attendu de ce sommet, auquel n'assistera pas le leader de la Ligue italienne Matteo Salvini.

Les responsables présents à Varsovie avaient discuté de la possibilité de votes communs au Parlement européen mais sans parvenir à conclure une alliance formelle.

La candidate française a déjà exprimé son soutien à la Pologne et la Hongrie dans leur bras de fer avec la commission européenne, prônant comme eux la primauté du droit national sur le droit européen.

Mais des divergences demeurent, comme sur la crise ukrainienne. Marine Le Pen invoque des engagements de l'Otan pour qu'elle "ne puisse pas disposer de forces à la frontière russe". Tandis que les pays de l'Est sont eux inquiets du renforcement militaire russe.

A terme, ces formations voudraient constituer un groupe commun au Parlement européen, où elles sont divisées entre le groupe ID (RN français, Ligue italienne, AfD allemande) et le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE), qui comprend le polonais Droit et Justice, l'espagnol Vox et Fratelli d'Italia.

Le Fidesz de Viktor Orban, qui a divorcé en mars du groupe du Parti populaire européen (PPE), est lui à la recherche d'autres partenaires.

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