Mélenchon mobilise dans la rue contre le "coup d'Etat social" de Macron
Sous le soleil et en scandant "Résistance", des milliers de personnes ont défilé samedi après-midi à Paris, à l'appel de Jean-Luc Mélenchon, pour dire non au "coup d'Etat social" d'Emmanuel Macron que constitue notamment, selon La France insoumise, la réforme du Code du travail.
Massés aux abords de la place de la Bastille, les manifestants, avec pancartes ("Y'a rien de bon dans le Macron" ou encore "Les fainéants dans la rue") et banderoles, ont marché vers la place de la République, à moins de deux kilomètres de là, où M. Mélenchon, qui promettait "une déferlante", doit prononcer un discours vers 17H00.
Dans le carré de tête, derrière une banderole "Non au coup d'Etat social", figuraient notamment aux côtés du leader de La France insoumise, l'ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon ou encore plusieurs responsables et députés LFI comme Clémentine Autain. Les militants CGT sont venus en nombre. Le patron du PCF, Pierre Laurent, a passé une tête mais sans défiler, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"C'est une démonstration de force du sentiment d'hostilité aux ordonnances", s'est réjoui M. Mélenchon, ceint de son écharpe tricolore de député de Marseille.
Venu des Vosges, Patrick, 64 ans, employé de banque à la retraite et encarté LFI, justifie sa présence "parce que Macron fait déborder le vase. Je me bats pour les jeunes".
"C'est important de montrer que nous sommes mobilisés. Même si je ne suis pas touché par les ordonnances, le CDI reste le seul moyen de faire des projets d'avenir", témoigne Valentin Braud, 24 ans, professeur d'histoire-géo à Toulouse.
Après une mobilisation syndicale en retrait jeudi, la manifestation sur un mot d'ordre plus large constitue un test pour le mouvement social et les Insoumis, qui remettent en cause la légitimité politique de l'exécutif.
"On assume notre rôle et on prend l'initiative", explique le député LFI Alexis Corbière. "La France insoumise se fait entendre et prend sa place", ajoute-t-il pour expliquer l'originalité d'un appel émanant d'un mouvement politique sur des revendications sociales.
- 'Ni Dieu, ni maître... ni Mélenchon' -
Alors que les ordonnances ont été publiées le matin même au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate, le mot d'ordre a été élargi à l'ensemble des initiatives politiques du gouvernement depuis quatre mois, résumées par l'expression choc de "coup d'Etat social": augmentation de la CSG, réduction des aides au logement, suppression d'emplois aidés...
De nombreux cars ont été affrétés en provenance de toute la France par LFI, qui espère une participation équivalente à celle de la "Marche pour la République" du 18 mars, soit environ 130.000 personnes.
En marge de la manifestation, des militants radicaux du "black bloc" scandaient des slogans contre la police ou encore "Ni Dieu, ni maître... ni Mélenchon". De brefs incidents ont éclaté entre eux et des "Insoumis" près de la scène où doit prendre la parole M. Mélenchon.
Alors que LR, PS et FN connaissent de grandes difficultés internes, Jean-Luc Mélenchon entend ainsi faire la démonstration qu'il est le seul, avec son groupe de 17 députés "Insoumis", à pouvoir incarner l'opposition à la politique d'Emmanuel Macron dans son ensemble.
Le chef de l'Etat est, aux yeux de LFI, un président mal élu, porté au pouvoir au terme d'un second tour où l'objectif de nombreux électeurs était avant tout d'éliminer Marine Le Pen.
Mais, face à cette initiative inédite, la gauche a répondu en ordre dispersé. Fâché avec LFI, le PCF défile également samedi, mais à quelques encablures de là et pour la paix, comme prévu de longue date.
Europe Ecologie-Les Verts n'a pas formellement appelé à participer de même que le Parti socialiste. Mais M. Hamon et son mouvement du 1er juillet (M1717) ont participé à la manifestation, comme aux deux journées d'action précédentes de la CGT. Idem pour l'eurodéputé socialiste Emmanuel Maurel et son courant "Maintenant la gauche".
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