Michel Sapin : "la France est en reprise de croissance"
Une croissance nulle au deuxième trimestre 2015
"Il faut regarder les chiffres des deux trimestres, de combien la France a vu croître sa richesse au premier semestre? 0,7%, exactement comme l'Allemagne. Le chiffre du deuxième trimestre peut paraître décevant. Ce que je constate c'est que même s'il ne se passait plus rien (cette année, NDLR) ce qui ne sera pas le cas, nous aurons acquis 0,8% en 2015".
"C'est la première fois en trois ans que nous avons des chiffres de cette nature. (…) La France est en reprise d'activité, en reprise de croissance et nous avons absolument besoin de cette croissance".
"J'avais fixé un objectif de 1% de croissance en 2015, cet objectif sera atteint. C'est beaucoup plus que les années précédentes mais insuffisant, c'est pour ça qu'il faudra continuer".
"L'investissement des entreprises reprend. Vous ne pouvez pas créer des emplois sans investissement supplémentaire. Mais pour que le chômage recule vraiment, sûrement, pas simplement un mois par rapport à l'autre, il faut une croissance supérieure à 1%. C'est ce que nous visons pour la fin de l'année et l'année prochaine puisqu'il nous faudra à peu près 1,5% de croissance".
A quand cette fameuse baisse du chômage?
"Je ne veux pas qu'on recommence avec ce qu'on nous a beaucoup reproché –je peux comprendre qu'on nous l'ait reproché– en fixant une date, en disant: +il y aura une inversion de la courbe+".
"Tout l'objectif de notre politique est que les entreprises soient plus fortes pour qu'elles puissent investir et créer de l'emploi".
"Tout ça ne tombe pas du ciel. On a mis en place CICE, le pacte de responsabilité, c'est-à-dire donner des capacités aux entreprises pour investir et embaucher".
Des réformes en faveur des collectivités, des ménages et de la consommation sont-elles envisageables?
"Il est parfaitement légitime de s'interroger sur des moyens pour générer plus d'investissement et d'emplois. Mais si voulons réussir il ne faut pas zigzaguer, changer tout le temps de politique. C'est le meilleur moyen de donner le tournis aux acteurs économiques et de n'avoir aucun résultat".
"Qu'il faille infléchir, ajuster pour que les mesures soient plus efficaces, c'est possible".
"En ce moment arrivent des feuilles d'imposition à la baisse, parfois de suppression d'impôts sur le revenu. Neuf millions de français voient leurs impôts baisser".
Une baisse des impôts sur le budget 2016?
"Il faut déjà essayer de conforter les objectifs qui sont les nôtres. Le budget devra financer les priorités de la nation, la sécurité, l'éducation et la jeunesse, et diminuer nos déficits. En 2015 je me suis fixé 3,8% de déficit, c'est mieux que ce que nous demande la Commission européenne. C'est la première fois depuis des années que nous allons atteindre notre objectif".
"Nous verrons un 2016 où nous en serons mais je ne veux pas tirer d'échec sur l'avenir, annoncer des décisions que nous ne serions pas capables de tenir".
Le nouveau plan d'aide à la Grèce de 86 milliards d'euros
"C'est un plan pour lequel François Hollande, le Premier ministre et moi-même nous nous sommes beaucoup battus. Nous nous sommes battus pour faire accepter le principe de ce plan. Là nous sommes passés aux modalités, nous allons l'examiner cet après-midi. C'est la solidarité que nous devons à la Grèce pour permettre à la zone euro de retrouver de la stabilité, de la confiance".
"Ce plan est conçu pour réussir. Le gouvernement grec prend totalement ses responsabilités comme aucun gouvernement en Grèce n'as su le faire dans la décision de faire des économies, de percevoir l'impôt, de mettre en place des réformes en profondeur".
Beaucoup pensent que la Grèce ne remboursera jamais sa dette et qu'il faudra en effacer au moins une partie
"Ce n'est pas exact mais il est exact qu'il faut retravailler, reprofiler la dette Grecque. (…) Ceux qui vont prêter de l'argent à la Grèce c'est vous et moi, le contribuable européen, pas un méchant banquier qui voudrait se faire l'argent sur le dos de la Grèce. Nous devons dire aux grecs: +vous devez nous rembourser+ mais pas à n'importe quelle condition".
"Dans un prêt il y a des intérêts, je pense qu'il faut qu'ils soient le plus faible possible et le plus tard possible. (…) C'est la contrepartie nécessaire, légitime des efforts, des réformes que la Grèce est en train d'effectuer".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.