Molenbeek : des ressemblances avec "une centaine de quartiers en France", estime Patrick Kanner
Le ministre de la Ville Patrick Kanner a estimé ce dimanche 27 mars qu'"une centaine de quartiers en France" présentent "des similitudes potentielles avec Molenbeek", commune bruxelloise frappée par la pauvreté et le communautarisme, qui a acquis une réputation de fief djihadiste depuis les attentats parisiens de novembre. A la question d'une journaliste: "Combien y a-t-il de Molenbeek aujourd'hui en France?", le ministre de la Ville, invité du Grand rendez-vous Europe 1-iTELE-Le Monde, a d'abord répondu en expliquant ce qu'est à ses yeux cette commune de la capitale belge, d'où provenaient plusieurs membres des commandos du 13 novembre.
"Molenbeek c'est quoi? C'est une concentration énorme de pauvreté et de chômage, c'est un système ultra-communautariste, c'est un système mafieux avec une économie souterraine, c'est un système où les services publics ont disparu ou quasiment disparu, c'est un système où les élus ont baissé les bras", a égrené Patrick Kanner. Interrogé de nouveau sur la situation en France, le ministre a affirmé: "Il y a aujourd'hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s'est passé à Molenbeek". "Mais il y a une différence énorme aussi (...), nous prenons le taureau par les cornes dans ces quartiers", a-t-il ajouté. M. Kanner a par ailleurs jugé que "les émeutes de 2005 ont permis manifestement un développement du salafisme" dans les quartiers populaires en France.
"Il y a eu un développement du salafisme international" et, "en 2005, il y a eu une fragilisation d'une partie de la jeunesse à travers ces émeutes urbaines", et c'est "dans ce cadre-là que nous avons vu des prédateurs s'installer dans les quartiers", a-t-il indiqué.
C'est dans sa commune de Molenbeek (environ 100.000 habitants) que Salah Abdeslam, le 10e homme des attentats parisiens, a été arrêté le 18 mars après une cavale de plus de quatre mois. L'enquête sur les attaques de Bruxelles survenues mardi 22 a montré qu'un même réseau franco-belge était responsable des tueries de novembre et mars.
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