Nicole Belloubet favorable à des téléphones portables "contrôlés" en prison
La ministre de la Justice Nicole Belloubet est revenue lundi 21 sur l'idée d'autoriser les téléphones portables dans les prisons, suivant ainsi la proposition du contrôleur général des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan. Cette idée "n'a rien d'absurde" selon la garde des Sceaux, interrogée par La Provence lors d'un déplacement au centre pénitentiaire de La Farlède, près de Toulon.
Emmanuel Macron et Nicole Belloubet ont en effet fait de la question carcérale, notamment de la surpopulation et de la lutte contre la récidive l'un des grands chantiers du quinquennat et la ministre écume les prisons depuis son arrivée à la Chancellerie.
Or, Adeline Hazan avait annoncé le 17 août dernier être favorable à l'autorisation du téléphone portable. Une mesure qui bien sûr peut inquiéter et laisser envisager que certains détenus les utilisent à des fins de trafic. Mais elle avait proposé que ces portables soient "bridés", c'est à dire achetés à la prison et limités à l'appel de quelques numéros préalablement vérifiés.
"Il faut donner aux détenus des moyens de communication. Par des portables contrôlés ou des lignes fixes. Une expérience a lieu sur ce point dans la Meuse", a déclaré Nicole Belloubet, allant dans le même sens.
A l'heure actuel, les détenus peuvent téléphoner à certains numéros depuis des "points phone" payants et également contrôlés. Les communications peuvent être enregistrées à l'exception de celles avec un avocat, le contrôleur général des lieux de privation de liberté et les services d’écoute. Ce qui fait dire à Adeline Hazan qu'il ne "sert à rien" d'interdire le téléphone portable qui permet plus d'intimité dès lors que celui-ci est "bridé". Elle avait également plaidé pour un accès à Internet basé sur le même modèle.
Plus de 30.000 téléphones portables ont été saisis en 2016 dans les prisons françaises.
A noter que Nicole Belloubet a également assuré au quotidien régional que " la promesse de campagne du président Macron" de créer " 15.000 places de prison d’ici 2025 (...) sera tenue". Maladresse ou infléchissement de cette politique, c'est sur le quinquennat qu'Emmanuel Macron avait annoncé vouloir créer ces places de prison supplémentaires durant la campagne.
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