"Plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées", estime la contrôleure des prisons
La réponse à la surpopulation carcérale ne réside pas seulement dans la création de places supplémentaires, a estimé ce lundi 8 la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), arguant que "plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées". Le 1er juillet, le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint un nouveau record avec 69.375 personnes incarcérées pour 58.311 places.
"Je pense que plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées et que ça n'est pas une bonne solution, cette inflation carcérale d'année en année ou de décennie ou décennie", a déclaré sur France Inter Adeline Hazan. "L'Histoire a montré que plus on construisait de places, plus elles étaient remplies", a-t-elle poursuivi, ne se disant "pas du tout d'accord" avec la droite qui réclame 10.000 à 20.000 places de prison supplémentaires.
"Bien sûr qu'il faut un certain nombre de places de prison" supplémentaires, a-t-elle convenu. "Quand Madame Taubira avait parlé d'un programme de 6.000 nouvelles places en 2014, je pense que c'était suffisant et en créer davantage ne réglera pas la situation". Préférant des "alternatives à la détention", Adeline Hazan a plaidé pour que "la prison soit véritablement, comme la loi l'indique, le dernier recours et qu'à la place de la prison, on tente, en tout cas autant que faire se peut, des aménagements de peine".
Elle évoque ainsi la possibilité de proposer des "sursis mise à l'épreuve, des libérations sous contrainte, des contraintes pénales, des obligations qui seraient fixées aux détenus mais à l'extérieur de la prison, avec une surveillance" ou encore un "numerus clausus, un seuil au-delà duquel il ne serait plus possible d'incarcérer".
Selon la contrôleure des prisons, la surpopulation carcérale est responsable de "violences entre détenus, et détenus et surveillants", et est le "terreau d'une forme de radicalisation des esprits au sens large" et ne permet pas le respect du droit au maintien des liens familiaux, du droit au travail ou à la santé.
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