Nouvelle nuit de tensions en Guadeloupe, 38 nouvelles interpellations

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Par AFP - Pointe-à-Pitre
Publié le 21 novembre 2021 - 15:57
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Un camion de pompiers arrive près d'un barrage mis en place par des militants du syndicat UGTG, le 17 novembre 2021 aux Abymes, en Guadeloupe
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© Carla BERNHARDT / AFP/Archives
Un camion de pompiers arrive près d'un barrage mis en place par des militants du syndicat UGTG, le 17 novembre 2021 aux Abymes, en Guadeloupe
© Carla BERNHARDT / AFP/Archives

La nuit de samedi à dimanche est restée agitée en Guadeloupe, qui affronte un mouvement social d'ampleur depuis une semaine, entre incendies et pillages qui ont débouché sur 38 interpellations dans la nuit et fait deux blessés chez les forces de sécurité.

"Une nouvelle fois, les forces de police et gendarmerie, mais aussi les sapeurs-pompiers qui intervenaient sur les feux, ont fait l’objet de plusieurs tirs d’armes à feu", a dénoncé la préfecture de Guadeloupe dans un communiqué recensant le bilan des violences urbaines survenues dans la nuit.

"L’intention de s’approprier des biens par effraction n’est plus la seule motivation de ces bandes organisées qui recherchent désormais le chaos", ajoute le comuniqué.

"Notre zone a été marquée par des pillages de magasins, notamment sur la commune de Lamentin où un petit centre commercial s'est fait attaquer au tractopelle", avait appris l'AFP plus tôt dans la journée auprès du commandement de la gendarmerie de Guadeloupe.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a dénoncé dimanche matin une situation "intolérable et inacceptable" en Guadeloupe, où la contestation de l'obligation vaccinale des soignants dégénère en blocages et en violences.

Selon M. Attal, les renforts de policiers et de gendarmes envoyés de métropole, notamment des unités du GIGN et du Raid, doivent arriver dès dimanche dans l'île.

Dans plusieurs communes de l'île, des magasins alimentaires ont été pillés, mais aussi des pharmacies. "A chaque fois, une barricade placée en amont nous empêchait d'avancer", selon les gendarmes qui témoignent aussi de soupçons de "faux appels pour nous attirer ailleurs, tout comme les pompiers". Dans la commune de Morne-à-l'Eau, un poste de police a été incendié.

Selon la préfecture, quatre pharmacies ont été ainsi fracturées.

"La Côte-sous-le-vent a été un point particulièrement actif", a ajouté le commandement de la gendarmerie de Guadeloupe, qui fait état de barrages de tous gabarits dans cette zone de l'île, plutôt calme en général.

Un effectif d'environ 200 personnes était réparti dans la zone centrale de l'île, pour affronter les barrages enflammés "très nombreux" toute la nuit, mais aussi des guets-apens.

"Il y a eu des tirs dirigés contre les forces d'intervention, notamment lors de la tentative d'attaque de la police municipale du Gosier", a commenté une source sécuritaire. Au total, ce sont plus de 150 grenades lacrymogènes et de désencerclement qui ont été lancées par les forces de l'ordre.

La Guadeloupe, en proie à des barrages routiers et des émeutes depuis plusieurs jours, est sous le coup d'un couvre-feu qui court jusqu'à mardi matin, de 18 heures à 5 heures.

Dimanche matin, des barrages routiers étaient toujours répertoriés en plusieurs points de l'île.

Le Premier ministre Jean Castex, accompagné du ministre des Outre-mer sébastien Lecornu et du ministre de la Santé Olivier Véran, doit recevoir lundi soir des élus de l'île afin, a déclaré Matignon à l'AFP dimanche, de leur permettre "d’exposer leur analyse de la situation sur place". La réunion doit aussi permettr "un dialogue sur les conséquences de l’obligation de vaccination pour les soignants et les pompiers."

"Dans des cas comme ça, ce qui prime c’est le dialogue, c’est de mettre les gens autour d’une table et la répression au contraire ne fait qu’accentuer les choses", témoignait dans la matinée un habitant rencontré par l'AFP dans les rues de Pointe-à-Pitre après les pillages.

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