Nucléaire : la centrale de Fessenheim ne fermera pas avant 2018
La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a encore une fois été repoussée. Alors que François Hollande avait promis de fermer le plus vieux réacteur de France d'ici à 2017, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a indiqué ce mardi 8 lors d'une visite à Strasbourg que la centrale ne fermerait pas avant 2018. En cause: la loi de transition énergétique, votée en juillet au Parlement, qui prévoit désormais un plafonnement des capacités électronucléaires à son niveau actuel de 63,2 gigawatts (GW).
"Il y a l'application de la loi, c'est assez simple maintenant puisque, effectivement, il y a un plafonnement de la production d'énergie nucléaire", a indiqué la ministre, avant de préciser que Fessenheim fermerait ses portes lorsque l'EPR de Flamanville (Manche) -l'un des réacteurs de nouvelle génération les plus puissants au monde- sera ouvert, "d'ici à 2018". En parallèle, la ministre est également revenue sur la polémique autour des 5 milliards d'euros d'indemnités qu'EDF réclamerait à l'Etat au titre de la fermeture de la centrale. D'après elle, cette information est "sans fondement". "Aucune évaluation" n'a été réalisée à ce jour, a-t-elle encore affirmé.
La semaine dernière déjà, Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF, avait repoussé au quatrième trimestre 2018 le démarrage de l'EPR de Flamanville, en raison de plusieurs anomalies techniques récentes. Puis il avait annoncé un nouveau devis de 10,5 milliards d'euros, contre 3,3 initialement prévus en 2007.
A l'annonce de ce nouveau report, le quatrième du genre, plusieurs responsables politiques et élus écologistes se sont indignés. Parmi eux, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse, qui a estimé qu'il "faudrait arrêter de lier Fessenheim à Flamanville". Même son de cloche pour Jean-Luc Mélenchon, du Front de gauche, encore une fois très critique à l'égard de la politique du gouvernement: "Sur le nucléaire comme sur le reste, les promesses de François Hollande et du PS n'engagent que les naïfs", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Ces annonces interviennent alors que le président de la République avait renouvelé, en mars dernier, sa promesse d'engager la fermeture de Fessenheim, en activité depuis 1977, "à l'horizon de la fin du quinquennat", soit en 2017.
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