Panne à Montparnasse : Borne réclame à la SNCF une nouvelle organisation de la gestion des grands travaux
Le gouvernement a exigé lundi de la SNCF qu'elle tire les conséquences d'une nouvelle panne géante qui a paralysé la gare Montparnasse, avec, d'ici à la fin de la semaine, des propositions pour mieux gérer ses grands travaux.
La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a convoqué lundi le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet, après l'incident qui a paralysé le trafic dimanche à la gare de Paris-Montparnasse, pour la deuxième fois depuis cet été.
M. Jeantet est sommé de présenter "d’ici la fin de la semaine" une "nouvelle organisation et un nouveau management de la gestion des grands travaux", selon un communiqué du ministère.
Des changements de personnel sont donc à prévoir à la direction de SNCF Réseau tandis que nombre de messages qui circulaient sur Twitter s'interrogeaient sur le mutisme du président de la SNCF, Guillaume Pepy.
Plusieurs voix sur les réseaux sociaux, dont celle du président de Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan, réclamaient sa démission.
M. Pepy, qui avait exprimé ses "plus sincères regrets" après la méga-panne de l'été dernier, est jusqu'à présent resté silencieux sur la dernière péripétie à Montparnasse.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a lui aussi tapé du poing sur la table en marge d'une visite à Tourcoing (Nord) : "La SNCF doit nous expliquer ce qui s'est passé, elle doit rendre des comptes au gouvernement et surtout aux Français pour que ça ne se reproduise pas".
"On doit toujours faire le maximum pour améliorer le service public des Français et en matière de transport ferroviaire c'est particulièrement vrai", a-t-il dit.
- Information voyageurs revue -
La SNCF a annoncé lundi matin un retour à la normale pour l'ensemble du trafic, malgré quelques ultimes annulations et retards.
Mme Borne a répété lundi que l'incident de dimanche "ne pouvait être toléré alors que ces travaux étaient pourtant prévus de longue date", demandant à SNCF Réseau "d'accélérer la mise en œuvre" des mesures prises après la panne qui avait engendré trois jours de pagaille dans cette même gare fin juillet.
SNCF devra ainsi rendre "compte régulièrement devant les conseils de surveillance et d'administration du groupe public ferroviaire" des avancées de ce programme visant à améliorer l'information des voyageurs et "qui sera déployé à partir du 1er janvier".
De son côté, SNCF Réseau, chargé de moderniser le réseau afin de répondre à la hausse du nombre de voyageurs et au vieillissement des infrastructures, lance "immédiatement un audit de ses programmes de tests et de remise en service à la fin des grands chantiers".
L'incident de dimanche a été causé par un dysfonctionnement informatique sur un poste d'aiguillage, détecté à l'issue de travaux réalisés sur ce poste durant le week-end.
Le trafic a été interrompu pour ces travaux entre samedi 20H00 et dimanche 12H00. Mais la panne a empêché la reprise de la circulation de tous les trains prévus ensuite, laissant des milliers de personnes sans transport.
SNCF Réseau, qui affirme moderniser son réseau au rythme de 1.500 chantiers chaque année jusqu’en 2020, reconnaît avoir mis "à peu près deux heures pour voir ce bug informatique et le réparer dans la foulée".
Son patron évoque "un contexte de montée en charge importante des travaux sur la région parisienne" avec près d'1 milliard d'euros par an de travaux y compris la maintenance sur les voies il y a 5 ans contre 2 milliards cette année.
"Donc statistiquement, l'homme étant faillible, on commet inévitablement des erreurs", s'est-il défendu.
Dans un communiqué, la CGT Cheminots a critiqué des "calendriers de travaux trop contraints" ne permettant pas de "travailler sereinement", ainsi que les "choix" de la direction "d’externaliser des charges de travail à des entreprises privées, de faire appel de plus en plus à la sous-traitance".
Fin juillet déjà, en plein chassé-croisé estival, une panne de signalisation dans l'alimentation électrique d'un poste d'aiguillage à Vanves avait provoqué trois jours de pagaille à Montparnasse, pénalisant 55.000 clients voyageurs.
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