Paris - Attentat aux Champs-Elysées : le terroriste Karim Cheurfi, un "tueur de flics" récidiviste [MAJ]
L'identité du terroriste qui a tué un policier jeudi 20 au soir sur les Champs-Elysées est "connue et vérifiée" a fait savoir le procureur de Paris François Molins, quelques heures seulement après les faits. L'enquête est encore en cours et son identité n'a donc pas été dévoilée par le magistrat, mais plusieurs médias ont révélé son nom et son parcours. Celui d'un homme connu des services de police et de renseignement qui avait déjà tiré à plusieurs occasions sur des policiers et menaçait encore récemment de récidiver.
L'assaillant serait Karim Cheurfi, un Français de 39 ans originaire de Seine-et-Marne. Il aurait été confondu par la carte de grise du véhicule utilisé lors de l'attaque. Une perquisition a été menée dans la nuit à son domicile de Chelles.
L'homme avait déjà à deux reprise tiré sur des policiers. En 2001, il circulait à bord d'une voiture volée lorsqu'il avait percuté celle de deux frères dont un élève gardien de la paix. Celui-ci l'avait pris en chasse et Karim Cheurfi, armé d'un revolver, avait fait feu à deux reprises, touchant le jeune homme au thorax.
Placé en garde à vue, il avait réussi à saisir l'arme d'un fonctionnaire et tiré à plusieurs reprises, blessant deux hommes, avant d'être maîtrisé. Pour ces faits, il a été jugé devant les assises et condamné en 2003 à 20 ans de prison. Lors de son procès en appel en 2005, la peine a été réduite à 15 ans de prison.
Récemment, il aurait été visé par une enquête antiterroriste pour avoir évoqué sa volonté de tuer des policiers. Entendu en février dernier, il avait été relâché faute de preuve.
A l'époque, aucun élément de radicalisation n'aurait été signalé. Le basculement de l'homme dans le radicalisme islamique reste l'enjeu de questions ce vendredi 21, de même que la nature de ses liens avec Daech.
En effet, Daech a revendiqué très rapidement l'attaque comme le fait d'un de ses combattants par une kunya (un nom de guerre), ce qui semble attester d'un certain niveau de préparation et d'interaction entre l'homme et l'organisation terroriste. Toutefois, le nom utilisé est celui d'Abou Youssef al-Belgiki, soit "Le Belge". La question de l'existence d'un deuxième homme lié à l'attaque reste donc envisageable.
Un avis de recherche visant un homme signalé par les services belges "est parvenu aux services français, hier", a déclaré vendredi le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
[MAJ 10h50] Mais l'homme en question s'est spontanément présenté ce vendredi dans un commissariat d'Anvers, a fait savoir, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. L'homme signalé par les Belges "est-il lié de près ou de loin à ce qui s'est passé sur les Champs-Elysées? Je ne peux pas vous le dire et en tout cas, il est trop pour le dire, il y a un certain nombre d'informations à vérifier", avait-il indiqué avant d'ajouter: "on ne peut se permettre de fermer aucune porte".
Selon un porte-parole du parquet fédéral belge, interrogé vendredi par l'AFP, "tout ce que qu'on peut dire, c'est qu'à l'heure actuelle, à 9h15 ce matin, il n'y a pas de lien entre cet événement (la fusillade à Paris, NDLR) et la Belgique", même si "l'enquête se poursuit activement en étroite collaboration avec les enquêteurs français".
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