Photo de décapitation tweetée par Marine Le Pen : colère des parents de l'otage
C'est le cri du cœur d'une mère et d'un père. Les parents de James Foley se sont indignés contre l'utilisation de l'image de leur fils décapité par Marine Le Pen, mercredi 16 sur Twitter. Pour s'en prendre à un journaliste ayant dressé un parallèle maladroit entre le FN et Daech, la présidente du Front national a publié sur le réseau social des photos, insoutenables et non censurées, d'exécutions perpétrées par le groupe terroriste. Parmi celles-ci, le corps décapité de James Foley, un journaliste américain tué en août 2014 probablement en Syrie, dont la tête séparée du corps est posée sur la poitrine.
"Nous sommes profondément choqués par l'utilisation qui est faite de Jim pour le bénéfice politique de Le Pen et nous espérons que la photo de notre fils, ainsi que deux autres images explicites, seront retirées immédiatement", ont ainsi écrit John et Diane Foley dans un communiqué. Puis d'ajouter: "nous avons choisi de nous servir de notre tragédie pour améliorer le monde qui nous entoure, et les actes de (Marine) Le Pen vont à l'encontre de tout ce que Jim (le surnom de leur fils, NDLR) et la James W. Foley Legacy Foundation représentent".
"Voudriez-vous voir aux informations une photo de votre fils avec la tête tranchée? Je ne veux pas que ce souvenir de Jim soit ainsi partout. Jim, ça n'été pas que cela. On a le sentiment que c'est très mal de sa part de rajouter encore de la douleur sur la famille", a également déploré Diane Foley, contactée par RTL.
La publication de cette image, ainsi que celle de deux autres otages exécutés par Daech, a choqué en France. Le ministre de l'Interieur Bernard Cazeneuve a ainsi demandé l'ouverture d'une enquête pour "diffusion d'images violentes". Manuel Valls a également condamné avec force cet acte et a accusé Marine Le Pen d'être une "incendiaire du débat public".
La présidente du Front national a pour sa part semblé assumer son geste puisqu'elle n'a pas retiré les images concernées, toujours présentes sur sa page Twitter ce jeudi matin (FranceSoir a fait le choix de ne pas renvoyer vers cette page afin de ne pas faciliter l'accès à ces images insoutenables, NDLR).
Elle a également répondu au Premier ministre: "vous qui avez lancé une campagne d'injures et de violence inouïe contre le FN, vous osez parler d'incendiaire"; et au ministre de l'Interieur: "est-ce que Bernard Cazeneuve va me poursuivre pour diffamation contre Daech?". Ces deux messages publiés sur le réseau social étant signés de ses initiales.
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