Pierre Moscovici : "les Grecs ont fait des sacrifices, ils doivent en voir le retour"

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Pierre Plottu
Publié le 28 janvier 2015 - 09:36
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Pierre Moscovici.
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©François Lenoir/Reuters
Pierre Moscovici à propos de la loi Macron: "si la France veut rester dans le peloton de tête, il faut qu'elle se réforme".
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Pierre Moscovici était l'invité de France Info, ce mercredi matin. Le commissaire européen aux affaires économiques et ancien ministre de l'Economie est notamment longuement revenu sur la dette grecque et la possibilité d'un effacement, même partiel, de celle-ci.

Annuler la dette de la Grèce?

"C'est au gouvernement grec d'exprimer ses demandes. La Commission européenne est prête à travailler avec ce gouvernement, légitimé par les élections, avec un objectif: que la Grèce se redresse, retrouve la croissance, l'emploi, réduise les inégalités, et qu'elle puisse aussi rembourser sa dette grâce à une croissance plus forte".

"Ce que je note, c'est que l'idée d'un effacement de la dette ne semble pas faire l'unanimité".

"Il y a une dette, il y a des engagements pris par la Grèce. Des chefs d'Etat, dont madame Merkel et monsieur Hollande, se sont exprimés pour dire que ces engagements devaient être tenus. C'est à partir de cela qu'il faut travailler, mais il y a toujours des possibilités pour examiner les sujets techniquement".

 

La victoire de Syriza

"Elle ne m'a pas surpris. Je sais que les Grecs ont fait beaucoup d'efforts, beaucoup de sacrifices, qui étaient nécessaires car la situation du pays était extraordinairement archaïque et qu'il y avait des comptes publics qui n'étaient pas sincères. Ils ont manifesté leur envie d'une autre voie".

"La Grèce est déjà en train de se redresser: pour l'année 2015 ce devrait être un des pays de la zone euro qui aura la croissance la plus forte. Le chômage commence à baisser, l'investissement revient. Il ne faut pas casser la dynamique économique et donc il faut être dans une logique de compromis, pas de confrontation".

"La Grèce a besoin de l'euro et la zone euro a besoin de la Grèce".

 

Les Grecs sont-ils responsables de leurs propres malheurs?

"La Banque centrale, la Commission européenne et le FMI, ce qu'on appelle la Troïka, sont venus en Grèce car il y avait une situation dramatique dans les années 2008, 2009. C'était une situation où les comptes publics n'avaient aucun rapport avec la réalité, où il y avait beaucoup d'économie souterraine. Ce n'est pas parce qu'on a voulu se faire plaisir avec je ne sais quelle austérité (qu'on est venu, NDLR), c'est parce qu'il fallait des réformes dans une économie qui avait besoin d'être modifiée de manière structurelle".

"Je reconnais que les choses ont été dures, c'est pour ça qu'il faut maintenant passer à une autre phase. Les Grecs ont fait des efforts, ils ont fait des sacrifices, ils doivent en voir le retour, les effets".

"Il y aura toujours l'Union européenne aux côtés de la Grèce, mais il faudra sans doute que les choses prennent des formes différentes. On ne peut pas continuer comme dans les années passées, mais la Grèce a toujours besoin de la solidarité des pays européens".

 

Alexis Tsipras sera-t-il contraint au principe de réalité?

"Nous n'avons pas à interférer dans la politique grecque. Ils savent ce qu'ils font, ils ont élu un dirigeant, à lui maintenant de formuler sa politique".

"Nous devons nous engager dans un dialogue avec lui, un dialogue respectueux des deux côtés: de la volonté du peuple grec et de ce qu'est l'Union européenne. Respectueux des engagements pris non pas par un gouvernement mais par un Etat. Respectueux des autres Etats membres de l'Union".

 

La France doit rembourser 1 milliard d'euros d'aides agricoles indûment perçues

"Je crois qu'on a trouvé des solutions pragmatiques qui permettent d'étaler les paiements d'une manière raisonnable".

 

La loi Macron

"La France est un grand pays, avec beaucoup de qualités (…) mais en même temps c'est un pays qui a besoin de se réformer pour être plus compétitif".

"Si la France veut rester dans le peloton de tête, il faut qu'elle se réforme. C'est le sens d'un certain nombre de réformes et celui de la loi Macron".

"Ce projet de loi me paraît être un pas en avant".

"On sait qu'il faut réformer sans cesse pour moderniser sans cesse l'économie. Une réforme n'est pas une purge, c'est un progrès."

 

Des militants CGT ont coupé l'électricité lors d'un meeting de Manuel Valls, hier soir (mardi 27)

"Quand le Premier ministre de la France fait campagne, on doit respecter la liberté d'expression. L'idée qu'on puisse priver un leader politique de sa parole en débranchant le courant, je trouve que ce n'est pas comme ça qu'on doit faire".

"Les mouvements sociaux sont légitimes, mais ça ne doit pas se faire au détriment de la libre parole politique. Les citoyens ont le droit d'avoir ce type d'échange".

"Cette élection est importante, significative. Ce n'est pas un test national car c'est une élection partielle. Elle aura sans doute un sens et il faudra analyser les résultats des trois grands partis: Front national, UMP et PS. Ça me paraît ouvert".

 

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