Présidentielle : Hidalgo proche d'acter l'échec d'une primaire de la gauche

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Par Christophe SCHMIDT et le pôle Politique de l'AFP - Paris (AFP)
Publié le 08 janvier 2022 - 14:02
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La candidate de LR à la présidentielle Valérie Pécresse, entourée par la vice-présidente de LR Annie Genevard et le président du Sénat Gérard Larcher, donne une conférence de presse le 8 janvier 2022
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
La candidate de LR à la présidentielle Valérie Pécresse, entourée par la vice-présidente de LR Annie Genevard et le président du Sénat Gérard Larcher, donne une conférence de press
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Plusieurs candidats à la présidentielle arpentent la France samedi à la rencontre des électeurs, dont la socialiste Anne Hidalgo, qui a affiché son désarroi face au rejet par ses rivaux de son projet de primaire à gauche.

Les manifestations des anti-pass sanitaire et "antivax" ont connu samedi un très net rebond, quelques jours après les propos choc d'Emmanuel Macron contre les non-vaccinés.

A 92 jours du premier tour, la campagne a penché à l'Ouest : Yannick Jadot à Angers, Eric Zemmour aux Sables d'Olonne (Vendée) et Anne Hidalgo à Jarnac (Charente).

Plus au Sud, Marine Le Pen est restée en Occitanie et se rend à Trèbes (Aude), après Béziers vendredi et avant Perpignan dimanche. Enfin Valérie Pécresse s'est adressée dans la matinée à la presse à Paris.

- Hidalgo invoque Mitterrand

A Jarnac, la candidate socialiste Anne Hidalgo est venue s'incliner sur la tombe de François Mitterrand, décédé il y a 26 ans jour pour jour.

Cette figure tutélaire de la gauche "a prouvé que pour pouvoir conquérir le pouvoir, il faut se rassembler", a-t-elle relevé alors que la gauche apparaît plus faible et divisée que jamais.

La maire de Paris a paru sur le point d'abandonner sa proposition de primaire à gauche, sèchement rejetée par le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon et par l'écologiste Yannick Jadot.

"Cette proposition n’a pas pour l’instant fait l’objet d’un accord", a-t-elle regretté : "Evidemment si dans cette primaire, les Verts autour de Yannick Jadot ne sont pas présents, cela ne s’appelle plus une primaire".

M. Jadot était à Angers, dans un laboratoire pharmaceutique spécialisé dans le cannabis thérapeutique qui produit des compositions à base de CBD en attendant les autorisations nécessaires à la production de médicaments.

Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, a de nouveau balayé lui aussi toute idée d'une primaire : "Il faut arrêter de bavarder et d'agir (...). Venez plutôt nous aider!".

Sur le terrain ou à leurs QG de campagne, les candidats avaient aussi un oeil sur les manifestations des opposants au pass vaccinal, tandis que les nouvelles contaminations au Covid-19 battent des records.

La participation aux manifestations a connu samedi un très net rebond, avec 105.200 participants dans toute la France selon le ministère de l'Intérieur, soit plus de quatre fois plus que les 25.500 de la précédente mobilisation du 18 décembre.

A Paris, trois cortèges ont rassemblé 18.000 personnes, selon le ministère qui a fait état de 10 interpellations et de trois membres des forces de l'ordre blessés.

Ces manifestations organisées régulièrement depuis l'été se tenaient cette fois dans le contexte des déclarations de M. Macron mardi affirmant son envie "d'emmerder" ceux qui refusent de se faire vacciner contre le Covid-19.

Le président sortant et quasi candidat avait enfoncé le clou vendredi, évoquant "des formes d'expression qui paraissent familières qu'(il) assume totalement".

- Macron "contre-exemple" pour Pécresse -

"Emmanuel Macron, qui prétendait vouloir une République exemplaire, est devenu un contre-exemple", l'a de nouveau attaqué Mme Pécresse samedi matin: "S'il s'autorise à +emmerder+ les Français, pourquoi les Français respecteraient-ils l'Etat, se respecteraient-ils les uns les autres ? Il alimente le rejet de toutes les figures d'autorité."

La candidate LR réunissait samedi son état-major pour un "séminaire de travail".

Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a dénoncé aux Sables d'Olonne (Vendée) une décision du tribunal administratif de Nantes ordonnant à la commune de déboulonner une statue de l'archange Saint-Michel.

"J'offre une caisse de cidre à celui qui me trouve une vraie différence de fond entre Valérie Pécresse et Emmanuel Macron", a lancé au passage M. Zemmour, entouré de Philippe de Villiers et de Patrick Buisson, ex-conseiller très droitier de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

A Trèbes, la candidate RN Marine Le Pen a présenté ses propositions pour le tourisme, allant notamment visiter des lieux consacrés à l'oenotourisme. Elle doit aussi déposer une gerbe en l'honneur d'Arnaud Beltrame, l'officier de gendarmerie assassiné dans un attentat islamiste perpétré en 2018 dans cette commune voisine de Carcassonne.

Elle a aussi dénoncé le pass vaccinal -qui doit être examiné la semaine prochaine au Sénat-, qui selon elle consiste à "diviser la société française, à pointer du doigt des boucs émissaires, que le président de la République assume de vouloir persécuter".

Deux sondages -Ipsos Sopra-Steria pour franceinfo et Le Parisien, et BVA pour RTL et Orange- réalisés après les propos choc de M. Macron, et publiés vendredi, donnent, dans le même ordre, le chef de l'Etat largement en tête du premier tour (25% ou 26%), devant Marine Le Pen (17%), Valérie Pécresse (16%) et Eric Zemmour (12%). En tête des candidats à gauche, M. Mélenchon obtient 9 à 10% des intentions de vote.

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