Primaire à droite : prenant garde de ne pas se croiser, Juppé et Sarkozy font campagne à Marseille
M. Sarkozy débute son déplacement par une rencontre avec des policiers, suivie d'un meeting salle Vallier. M. Juppé arpente d'abord les quartiers Nord, avant un déjeuner avec des élus et une rencontre avec des femmes chefs d'entreprise. Il gagnera ensuite Toulon pour une visite de la rade et une réunion publique en compagnie du sénateur-maire LR Hubert Falco, prise de choix dans la campagne du maire de Bordeaux.
Le chassé-croisé dans la cité phocéenne est un bon résumé du mano à mano que se livrent les deux favoris de la primaire (20-27 novembre), avant un possible corps à corps d'entre deux tours: M. Juppé avait programmé un meeting à Marseille avant de le déplacer à Toulon, son rival, qui compte beaucoup plus de soutiens en Paca, ayant choisi de s’inviter le même jour dans la capitale régionale pour le défier.
Avec une majorité de parlementaires et les commandes des principales villes et de la région, Paca constitue pour la droite un solide bastion. Et donc un point de passage obligé pour ses candidats: Nathalie Kosciusko-Morizet se rend elle aussi à Marseille jeudi et François Fillon tiendra meeting à Cannes vendredi.
Fort d'une confortable avance dans les sondages, Alain Juppé s'emploie à quadriller les terres réputées favorables à son principal adversaire. "Il n'y a pas de chasse gardée", a-t-il souligné mardi lors d'un déplacement dans les Hauts-de-Seine, ancien fief électoral de Nicolas Sarkozy. Démonstration doit en outre être apportée, dans les quartiers Nord puis à Argenteuil (Val-d'Oise) la semaine prochaine, que le maire de Bordeaux est partout le bienvenu pour mener campagne.
Mais l'ancien Premier ministre (1995-1997) compte relativement peu de relais de poids en Paca, hormis le soutien notable de M. Falco et du député-maire d’Antibes Jean Leonetti.
Le comité de soutien de M. Sarkozy est nettement plus fourni, du maire de Marseille Jean-Claude Gaudin au président de la région Christian Estrosi, en passant par son porte-parole, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti.
Distancé dans les enquêtes d'opinion, que son entourage s'emploie à relativiser faute de certitudes sur les contours du corps électoral, M. Sarkozy ne dédaigne pas la confrontation. Il avait déjà lancé sa campagne dans les Bouches-du-Rhône fin août aux dépens d'un autre concurrent, Jean-François Copé, dépossédé de son traditionnel lieu de rentrée de Châteaurenard.
L'actualité devrait également fournir quelques cartouches à l'ancien président et notamment la grogne des policiers, dont une centaine s'est à nouveau rassemblée jeudi soir, toute sirènes hurlantes, sur le Vieux Port. Sans oublier, au plan politique, l'offensive menée depuis plusieurs semaines pour une alternance "franche" en opposition à celle supposée compromettante concoctée par Alain Juppé et ses soutiens centristes, François Bayrou en tête. 165 élus Les Républicains ont signé une tribune accusatrice en ce sens dans le Journal du Dimanche.
A ce sujet, M. Juppé a de nouveau reçu l'aide du président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, pour qui cette offensive du clan Sarkozy n'est qu'une "tartufferie visant à faire fuir les électeurs centristes et de droite modérée".
Au demeurant, il n'y a pas de "marché" conclu entre le centre et le maire de Bordeaux, a assuré le député-maire de Drancy, dont le parti avait choisi de ne pas participer à la primaire avant de rallier majoritairement Alain Juppé, sans pour autant, comme M. Bayrou, se sentir tenu par le résultat si son favori venait à trébucher.
Après cette séquence méridionale, la campagne entrera dans une nouvelle phase avec le deuxième débat, jeudi 3 novembre sur i>Télé --pour l'heure en grève-- et sur BFMTV. Un troisième suivra le 17 novembre, à trois jours du premier tour.
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