Primaire du PS : Valls attaque Hamon sur le revenu universel qui lui répond
Manuel Valls et Benoît Hamon se sont opposés ce mercredi 18 par interviews interposées sur le thème du revenu universel, "qui couperait tout lien avec le travail" pour M. Valls, mais qui pour M. Hamon représente un cap avec "un périmètre à définir". "De quelle gauche avons-nous besoin? Une gauche crédible (...) qui a un projet dans le monde d'aujourd'hui, ou une gauche qui se réfugie dans le cynisme et les fausses espérances? Il est là le choix de dimanche prochain", a demandé Manuel Valls, invité de France Inter.
"Je défends une société du travail pour davantage de pouvoir d'achat en augmentant les petites retraites, en défiscalisant les heures supplémentaires mais aussi un revenu décent pour ceux qui en ont besoin", a dit l'ancien Premier ministre. "Pas un revenu universel idéaliste pour tout le monde qui couperait tout lien avec le travail (...) et (...) ruinerait les finances publiques", a-t-il ajouté. "Attention au refuge dans les illusions, c'est la gauche qui gouverne, la gauche des responsabilités qui serait durablement mise en cause", a-t-il dit.
"J'anticipe que la révolution numérique va raréfier le travail, (...) et qu'il nous faut nous préparer à cela", a répliqué Benoît Hamon quelques instants plus tard, toujours sur France Inter. "J'ai toujours dit (...) qu'il était parfaitement irréalisable d'imaginer que du jour au lendemain en 2018 il puisse être mis en oeuvre", a dit le député des Yvelines.
L'ancien ministre de l’Éducation propose d'instaurer en plusieurs étapes un revenu d'environ 700 euros qui serait à terme distribué à chacun, qu'on travaille ou non. Dans un premier temps un revenu de 600 euros serait versé aux 18-25 ans, par le biais notamment de la revalorisation et de la généralisation du RSA. "Puis nous consacrerons avec les partenaires sociaux, avec l'ensemble des citoyens français, un temps (...) à penser ce que devra être le périmètre du revenu universel", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il voulait analyser l'effet de la mesure sur les salaires selon les secteurs.
Le candidat socialiste a également dit que l'impôt sur les plus hauts revenus permettrait de financer en partie la mesure. "Si vous gagnez 1.300 euros par mois, que vous rajoutez 600 euros, beaucoup de gens changeront de tranche dès lors qu'en plus on rend l'impôt sur le revenu plus progressif", a-t-il déclaré, ajoutant : "donc l'impôt sur le revenu contribuera à financer, pour en tout cas ceux qui gagnent le plus, le revenu universel d'existence de ceux qui gagnent le moins". Il a appelé à arrêter la "caricature" tendant à faire accroire qu'un revenu universel serait ainsi versé à "Mme Bettencourt".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.