Primaire à gauche : face à Macron, les querelles de clan du PS ressortent

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 décembre 2016 - 12:49
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parti socialiste-affiche déchirée
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©Christian Perry-Giraud/Flickr
Le PS apparaît une fois de plus divisé.
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Le PS essaie de faire exister sa primaire, pour l'instant éclipsée par la campagne d'Emmanuel Macron. D'autant qu'au sein même de la formation, des rivalités s'exacerbent avec la candidature de Vincent Peillon.

Face à la démonstration de force d'Emmanuel Macron ce week-end, le PS apparaît plus que jamais empêtré dans ses querelles de clan, avec la candidature surprise, au nom du "rassemblement", de Vincent Peillon face à d'anciens collègues du gouvernement.

En réunissant "15.000" personnes à Paris samedi, le fondateur d'En marche! a incontestablement marqué des points: loin d'éclater, la "bulle médiatique" Macron s'ancre dans le territoire, avec quelque 2.600 comités locaux, 120.000 "marcheurs" et 3,6 millions d'euros de dons récoltés, selon l'intéressé.

En comparaison, le meeting de la "Belle Alliance populaire" avait réuni la semaine précédente environ 2.500 personnes dans une ambiance empesée d'hommage au chef de l'Etat, au surlendemain de sa renonciation.

Des proches de François Hollande se trouvaient d'ailleurs au meeting de l'ancien ministre de l'Economie, comme les avocats Jean-Pierre Mignard et Dominique Villemot ou l'ancien président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon. Dimanche, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal n'a pas exclu de soutenir M. Macron.

Du côté des candidats à la primaire des 22 et 29 janvier, pas d'événement de premier plan ce week-end... si ce n'est l'entrée en lice d'un revenant, le député européen Vincent Peillon.

L'ancien ministre de l'Education, qui affrontera notamment l'ancien Premier ministre Manuel Valls et les anciens ministres Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, a rapidement enregistré des soutiens de poids: le chef de file du courant du PS La Fabrique, Karine Berger, la maire de Paris Anne Hidalgo, le député Sébastien Denaja, fidèle parmi les fidèles de François Hollande, la députée européenne Pervenche Bérès.

Mais cette candidature, décidée le 1er décembre par un quasi retraité de la politique qui avait annoncé en avril qu'il ne briguerait plus de mandat électif, en laisse plus d'un sceptique au PS. "On ne s'improvise pas candidat à la présidence de la République", a cinglé Manuel Valls, en déplacement à Narbonne lundi.

"Peillon, c'est quand même très surprenant (...) Quel est son projet? C'est vraiment une candidature qui s'inscrit dans cette confusion que la primaire est le congrès", tacle un soutien de l'ex-Premier ministre.

Arnaud Montebourg, s'il "apprécie à titre personnel" Vincent Peillon, a ironisé en renvoyant dos à dos les deux hommes, "deux frères du hollandisme qui se disputent l'héritage".

Interviewé dans Le Monde, Vincent Peillon s'est défendu d'être l'instrument des scénarios de tel ou tel pour l'après 2017. "Je ne viens pas pour un nouveau congrès du PS. Je ne suis instrumentalisé par personne. Je suis candidat pour être président de la République", a-t-il assuré.

Tout en défendant le bilan du chef de l'Etat, il a regretté qu'il n'y ait "pas eu des contreparties suffisantes au pacte de responsabilité", que le gouvernement ait eu "une base politique trop étroite" et qu'il y ait eu des "brutalités, comme le 49-3 lors de la loi Travail".

Une pierre dans le jardin de M. Valls, dont M. Peillon a pris le soin de se distinguer. "J'ai toujours défendu les 35 heures, je n'ai jamais dit que je voulais supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Je porte aussi une idée humaniste de la laïcité républicaine qui est celle de 1905", a-t-il souligné.

Lundi, M. Peillon a effectué son premier déplacement dans un centre d'hébergement d'urgence du XVIe arrondissement de Paris, voulant placer sa candidature sous le signe de la "solidarité", de cette "France que l'on ne voit pas beaucoup, celle des bénévoles, celles des travailleurs sociaux, celles aussi des professeurs des écoles qui accueillent ces étrangers que Marine Le Pen souhaite mettre dehors, ceux qui soignent".

Pressé de questions par les journalistes, M. Peillon s'est défendu de toute improvisation. "On dit +vous avez disparu+. Il y a plus de 60 millions de Français qui ne passent jamais à la télévision. Mais ils travaillent (...) J'ai beaucoup travaillé."

Peillon réunira mardi ses soutiens à la Gaîté lyrique à Paris, à huis clos. Ceux de Valls se retrouveront à la Maison de la Chimie. L'ex-Premier ministre a obtenu lundi le soutien de Najat Vallaud-Belkacem et pourrait recevoir bientôt celui du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.

 

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